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Un rapport suggère des pistes pour rendre plus attractifs les métiers du grand âge

Les pouvoirs publics devront mobiliser 825 millions d'euros par an dans les années à venir pour embaucher des milliers de salariés supplémentaires dans le secteur de l'aide aux personnes âgées, mais aussi pour mieux les rémunérer et les former, préconise l'ancienne ministre Myriam El Khomri dans un rapport.

Pour garantir aux salariés des "conditions décentes d'intervention", il faut augmenter de 20% le taux d'encadrement des seniors, détaille Mme El Khomri dans ce rapport sur "l'attractivité des métiers du grand âge", qu'elle doit remettre mardi à la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn.

Dans les maisons de retraite et les services d'aide à domicile, les métiers d'aide-soignant et d'accompagnant éducatif et social sont actuellement "peu attractifs": les salariés y sont "peu considérés" et si mal payés qu'on compte dans ce secteur 17,5% de ménages pauvres, contre 6,5% pour l'ensemble des salariés.

Avec le manque d'effectifs et une forte pénibilité, ces facteurs expliquent d'importantes difficultés de recrutement dans le secteur, constate l'ancienne ministre du Travail de François Hollande.

Pour y remédier, elle préconise de créer 92.300 postes en cinq ans, soit environ 18.500 par an pendant cinq ans, dès 2020. Pour arriver à ce chiffre, Mme El Khomri a calculé qu'il faudrait créer 66.500 postes pour augmenter le taux d'encadrement des seniors, 20.700 postes pour faire face à l'augmentation prévisible du nombre de personnes âgées en perte d'autonomie, et 5.100 postes en équivalent temps plein pour permettre aux professionnels de se libérer quatre heures de travail par mois pour des réunions de concertation.

L'auteure du rapport prône également une augmentation des salaires, via une modification des conventions collectives. Il s'agit selon elle de mettre un terme à des situations qui voient certaines salariées rester au SMIC pendant "9, voire 13 ans".

Le remboursement des frais de déplacements des aides à domicile, souvent beaucoup trop faible, doit également être revu, selon la rapporteure, qui préconise d'équiper les salariées de voitures de fonction, ou bien que les fédérations puissent négocier au niveau national, "avec l'appui technique de l'État", des offres avantageuses de location de véhicules avec option d'achat.

Dans les cinq ans à venir, le secteur devra par ailleurs former deux fois plus de professionnels qu'à l'heure actuelle. Pour y parvenir, Mme El Khomri suggère de valoriser les filières par alternance et la validation des acquis de l'expérience (VAE) mais aussi de supprimer le concours d'entrée aux écoles d'aide-soignants, comme cela a été fait pour les écoles d'infirmiers.

Certaines de ces propositions pourraient être intégrées à la loi "Grand âge" qui doit être présentée en conseil des ministres en décembre.

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