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Une imprimante 3D pour fabriquer les prothèses d'Handicap international

(Belga) Handicap international va développer l'impression 3D pour fabriquer des prothèses, un procédé qui permettra de les produire plus vite et de faire bénéficier un plus grand nombre de patients à travers le monde, a annoncé l'ONG jeudi.

Depuis 2015, Handicap international travaille sur un projet pilote de prothèses de membres inférieurs (jambe, tibia), testé au Togo, en Syrie et à Madagascar. Dix-neuf patients ont été équipés en 2016 d'une de ces prothèses d'un nouveau genre. Plus de 200 le seront en 2017 en Inde et en Syrie, a déclaré Jérôme Canicave, prothésiste et expert 3D. L'objectif est d'installer d'ici à la fin de l'année un centre d'impression au Togo, a précisé l'ONG. Outre l'impression 3D, des techniques de CAO (conception assistée par ordinateur) sont employées, ainsi que des outils plus classiques tels que le scanner ou la visioconférence, pour la réalisation de ces prothèses, ou orthèses - appareillages qui compensent un déficit de fonctionnement d'un membre ou d'un muscle. "Avant, il fallait faire un moule en plâtre du moignon, revenir quatre ou cinq fois pour l'ajuster. Puis il fallait mettre une résine autour du plâtre", après un passage par un four, ce qui requérait "des professionnels, un matériel assez lourd et un centre d'appareillage", explique une porte-parole de l'ONG. "Là, on a un petit scanner, qui se range dans un sac, qui permet de prendre les mesures du moignon. Celles-ci sont envoyées à un logiciel de modélisation" puis à l'imprimante 3D, poursuit-elle. Un orthoprothésiste assiste ensuite à l'essayage et donne ses instructions par visioconférence. "J'ai fait ça pour la Syrie. J'étais chez moi et j'ai démarré la rééducation du patient", raconte M. Canicave. "On gagne du temps et surtout la possibilité d'aller vers des gens plus isolés, auxquels on ne pouvait accéder jusqu'à présent", grâce à ces procédures bien moins lourdes, se félicite la porte-parole. Seul bémol, le coût très élevé des nouvelles prothèses, évaluées à 1.200 euros l'unité contre 70 euros pour un appareillage traditionnel. Après avoir démontré la pertinence de ces nouveaux procédés, l'ONG cherche désormais à réduire les coûts. (Belga)

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