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Une valeur limite pour les émanations de diesel sur le lieu de travail dans l'UE

(Belga) Les négociateurs du Conseil et du Parlement européen sont parvenus jeudi à un accord sur une réglementation fixant des limites d'exposition à huit substances cancérigènes sur le lieu de travail. L'eurodéputé Claude Rolin (cdH), rapporteur dans ce dossier, se réjouit tout particulièrement d'être parvenu à intégrer une valeur limite pour les émanations de diesel.

L'accord conclu entre les négociateurs des institutions européennes s'inscrit dans le cadre de la réforme d'une directive datant de 2004 et fixant des règles pour réduire ou éliminer l'exposition aux agents chimiques cancérigènes sur le lieu de travail. Un premier volet de la révision de ce texte législatif avait conduit à la prise en compte supplémentaire de 13 produits dangereux en 2017. Dans sa proposition pour ce deuxième volet, la Commission européenne avait suggéré d'établir des limites pour sept substances de plus. Le Parlement plaidait de son côté pour que les gaz d'échappement des moteurs diesel, qui concernent potentiellement 12 millions de travailleurs, soient également pris en compte dans ce deuxième paquet. Le travail parlementaire a finalement payé, puisque les négociateurs sont parvenus à s'entendre pour inclure une valeur limite d'exposition professionnelle de 0,05 mg/m3 pour les émanations de diesel. Des délais supplémentaires ont toutefois été laissés à l'ensemble des secteurs pour s'adapter, a précisé M. Rolin. Le compromis atteint permettra "d'assurer une meilleure protection à plus de 20 millions de travailleurs en Europe", a pour sa part affirmé la commissaire à l'Emploi, Marianne Thyssen, citant notamment les personnes actives dans les secteurs des produits chimiques, des métaux, de l'industrie automobile, du bâtiment ou encore du transport routier. Si la majorité des États membres disposent déjà de leurs propres limites d'exposition pour de nombreux produits cancérigènes, certains pays de l'UE sont toutefois moins stricts. La révision de la directive entend "supprimer l'avantage concurrentiel des États qui avaient une plus faible protection des travailleurs", a expliqué Mme Thyssen. "Sept à douze personnes meurent d'un cancer d'origine professionnelle toutes les heures dans l'UE", a encore rappelé Claude Rolin. Cet accord "donne tout son sens à mon rôle de défenseur des travailleurs dans la politique", a insisté celui qui fut secrétaire général du syndicat chrétien CSC avant d'être eurodéputé. L'humaniste a par ailleurs plaidé pour que la révision des valeurs limites d'exposition des travailleurs se poursuive de manière permanente et que le champ de la directive soit encore élargi. Un troisième volet de la réforme du texte - visant cinq autres agents chimiques cancérigènes - a en tout cas déjà été lancé par Mme Thyssen. (Belga)

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