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Y a-t-il de la vie hors du système solaire? Voici comment des scientifiques liégeois tentent de répondre à cette question

Y a-t-il de la vie hors de notre système solaire? C'est une question passionnante que presque tout le monde s'est déjà posée un jour. À Liège, des scientifiques belges disposent depuis peu de quatre télescopes supplémentaire pour tenter d'y répondre.

Quatre tout nouveaux télescopes hyper puissants et commandés à distance depuis Liège sont installés sur une montagne désertique au Chili, à Cerro Paranal, à l'abris de toute pollution lumineuse.
 
Leur mission est déjà définie: surveiller un millier d'étoiles, des "petits soleils" éloignés de la Terre entre 5 et 100 années-lumière. "Nous allons, avec chacun des télescopes, observer une de ces étoiles pendant 10 à 20 nuits, pour essayer de détecter des exoplanètes dans la zone habitable", explique Emmanuel Jenin, astrophysicien et chercheur FNRS à l'ULiège.
 
La zone habitable, c'est la distance idéale entre une étoile et les planètes qui lui tournent autour. Trop près, c'est trop chaud, trop loin, c'est trop froid. À la bonne distance, la vie est possible.
 
Car ce qui intéresse le plus les astrophysiciens du programme, ce ne sont pas les étoiles, mais les planètes. Surtout au moment où leur orbite passe devant l'étoile. "Là on va avoir une petite partie de la lumière de l'étoile qui va être filtrée par l'atmosphère de la planète, et on va pouvoir mesurer l'effet de cette filtration, et là on a besoin d'un télescope spatial de très grande taille, pour y détecter des traces de différentes molécules, comme le CO2, l'eau, l'oxygène, etc.", précise Michaël Gillon, astrophysicien et chercheur.


Passer le témoin à un télescope américain

L'objectif des chercheurs liégeois, c'est de fournir un catalogue des planètes offrant le meilleur potentiel. Ensuite, ce sera le télescope dénommé James Webb qui entrera en action.
  
Les Américains ont prévu de le lancer dans l'espace en 2021. Ce sera le plus puissant jamais construit. Et en l'absence d'atmosphère (car les télescope au Chili doivent subir l'atmosphère terrestre), il sera capable de détecter des traces de vie au bout de la galaxie. "On me demande souvent si ces planètes habitables pourraient remplacer la Terre au cas où on la foutrait en l'air avec tout ce qu'on lui fait subir. La réponse est clairement non. La seule planète habitable dont on dispose, et ça sera le cas pour très très longtemps, c'est la Terre. Donc il faut y faire très attention", confie Michaël Gillon.

Y a-t-il de la vie ailleurs? Une réponse affirmative et scientifique pourrait arriver dans une dizaine d'années. Rejoindre cette vie sera en revanche une autre histoire. Avec les technologies actuelles, un voyage interstellaire pour atteindre une de ces planètes prendrait plusieurs dizaines de milliers d'années.

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