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Une équipe médicale saoudienne prête à traiter des bébés siamois yéménites

Une équipe médicale saoudienne s'est dit prête à évacuer et à prendre en charge deux bébés siamois yéménites en difficulté dans un hôpital de Sanaa sous le contrôle des rebelles Houthis contre lesquels intervient l'armée de Ryad.

Cité jeudi par les médias officiels saoudiens, le chef de cette équipe, Abdallah al-Rabia, un médecin et ex-ministre de la Santé, qui a dirigé plusieurs opérations de séparation de siamois, a indiqué que des contacts avaient été entrepris pour organiser dans "les plus brefs délais le transfert (en Arabie saoudite) des deux bébés".

Son équipe se propose d'examiner ce cas et d'évaluer la possibilité de séparer les bébés âgés de moins de deux semaines, a-t-il dit.

Un médecin yéménite avait lancé mercredi un appel à évacuer à l'étranger ces frères nés près de la capitale Sanaa afin de les séparer, ses équipes n'étant pas en mesure de pratiquer l'intervention.

"Je forme le voeu qu'ils soient transportés à l'étranger dans les plus brefs délais", avait déclaré à l'AFP Fayçal al-Babili, le chef du service de pédiatrie de l'hôpital Al-Thawra à Sanaa.

L'aéroport de la capitale yéménite est fermé aux vols commerciaux en raison d'un blocus aérien imposé par la coalition conduite par l'Arabie saoudite qui intervient depuis 2015 contre les rebelles yéménites Houthis.

M. Babili a expliqué que le système de santé du pays s'était effondré en raison de la guerre et que, faute d'équipements, ses équipes n'étaient pas en mesure de réaliser l'intervention visant à séparer les nouveaux-nés.

Il a précisé que les deux siamois possédaient deux têtes, deux corps, mais un seul sexe et seulement deux jambes.

Dans le cadre des négociations menées par l'ONU entre les belligérants, les Houthis continuent de faire pression pour obtenir la réouverture au trafic aérien civil de l'aéroport international de Sanaa, ville qu'ils contrôlent, comme une bonne partie du nord du pays, depuis plus de quatre ans.

Ils ont exhorté jeudi l'ONU à "rouvrir immédiatement l'aéroport aux patients et aux cas humanitaires", selon les médias rebelles.

En décembre, ils avaient exceptionnellement obtenu l'évacuation par voie aérienne de 50 de leurs blessés, avant de participer à des pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU en Suède, où un accord de cessez-le-feu dans la ville portuaire de Hodeida (ouest) a été conclu.

Le conflit au Yémen a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, et plus de 60.000 blessés depuis mars 2015, selon un bilan partiel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais des ONG affirment que le nombre de morts est largement supérieur, certaines citant un chiffre cinq fois plus élevé.

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