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"C'est fini !" Ivry dit adieu à son emblématique cité ouvrière Gagarine

Quelques centaines de personnes ont assisté samedi en fin de matinée au "premier coup de pelleteuse" du chantier de déconstruction de la cité ouvrière Gagarine d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), emblème de la banlieue rouge, à constaté une journaliste de l'AFP.

Ex-habitants, riverains et élus se sont retrouvés au pied de cette barre de 13 étages qui avait été inaugurée en personne en 1963 par le cosmonaute russe Youri Gagarine, premier homme à avoir voyagé dans l'espace, pour un cérémonie solennelle d'adieu.

Sa destruction se fera en douceur: pas d'explosion spectaculaire mais un chantier qui s'étalera sur 16 mois et laissera place à un écoquartier.

"Voila, c'est vraiment fini !", dit avec émotion Agathe Roupeaux qui n'arrive pas à détacher son regard de l'imposante cité. Cette enseignante de primaire, originaire d'Ivry, a fait le déplacement avec ses deux enfants de 6 et 8 ans pour leur transmettre "un morceau d'une histoire collective".

"C'était important pour moi d'être là aujourd'hui parce que j'ai l'impression qu'une partie de notre passé s'en va et on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve", complète André, 65 ans, qui a "passé sa vie" dans cette ville de proche banlieue parisienne.

Dans son discours, le maire PCF Philippe Bouyssou a salué le travail de son "illustre prédécesseur", Georges Marrane, instigateur du projet, tout en se voulant rassurant sur l'avenir de l'écoquartier.

"A tous ceux qui voulaient voir dans cette déconstruction une tentative de gentrification, je leur dis que le futur écoquartier comptera 30% de logements sociaux et que notre idéal n'a pas changé", a-t-il déclaré, précisant que les 340 habitants de la cité Gagarine ont tous été relogés à Ivry-sur-Seine.

Ce grand ensemble de briques rouges en forme de T, étendard d'un "communisme municipal" a pendant longtemps été érigé en fleuron d'un urbanisme social. Une cité moderne pourvue d'un confort auquel les ouvriers n'avaient pas accès.

Mais quelques années plus tard, paupérisée, rongée par des problèmes de délinquance, elle devient un symbole de déclassement.

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