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"Gilets jaunes": 4.000 manifestants et des violences à Bordeaux

Quelque 4.000 "gilets jaunes", selon la préfecture, ont défilé samedi dans le centre de Bordeaux pour l'acte 10 de leur mouvement qui s'est terminé, comme les précédents, par de violents affrontements avec les forces de l'ordre et 49 interpellations.

Selon les chiffres de la préfecture, les "gilets jaunes" n'ont donc pas réussi à mobiliser autant que le chiffre record de 6.000 personnes de samedi dernier, mais les foules qui ont défilé dans le centre-ville montrent que la capitale girondine reste l'un des bastions du mouvement.

Aux cris désormais habituels de "Macron démission", le cortège a emprunté les rues commerçantes dans le calme mais la situation a vite dégénéré autour de la place Pey Berland, près de la cathédrale et de la mairie, où les premiers affrontements avec les forces de l'ordre ont débuté avant même la tombée de la nuit.

Les journalistes de l'AFP ont notamment vu de très jeunes hommes casqués, masqués, en tenue de camouflage, très organisés, utiliser disqueuses et marteaux pour déterrer, casser et transporter des pavés, se relayant pour les amener face aux forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

D'autres manifestants ont érigé des barricades avec des poubelles ou des palettes auxquelles ils ont souvent mis le feu. Au moins cinq voitures ont été brûlées en centre-ville, dont une qu'un groupe de jeunes masqués est parvenu à pousser jusqu'à une barricade de fortune après avoir brisé la vitre côté conducteur au marteau.

Les forces de l'ordre, appuyées par deux véhicules blindés et un camion lanceur d'eau, ont procédé à 49 interpellations, selon la préfecture qui a indiqué, à 19h30, que les points de tension avaient été résorbés et que les dernières dispersions étaient en cours.

- 1.500 personnes à Bergerac -

Les neuf précédentes manifestations bordelaises s'étaient déjà toutes terminées par de violents affrontements avec les forces de l'ordre sur la place Pey Berland, à deux pas du coeur commercial de la ville, où toutes les boutiques restent ouvertes.

Le 12 janvier, un pompier, père de trois enfants, qui manifestait, a été grièvement blessé à la tête, victime d'un tir de lanceur de balles de défense (LBD), selon son épouse. Il a passé plusieurs jours dans le coma.

L'agglomération, qui a connu ces dernières années une forte et rapide explosion démographique, a vu ses prix de l'immobilier s'envoler, repoussant les classes moyennes dans les banlieues, souvent encore mal desservies, générant un fort mécontentement populaire qui contribue à alimenter la colère des "gilets jaunes".

La Gironde, plus grand département de France métropolitaine, offre un fort contraste entre sa capitale et ses zones rurales manquant de services.

Ailleurs en Nouvelle-Aquitaine, une manifestation a pour la première fois été organisée samedi à Saint-Jean-de-Luz, rassemblant de 900 (selon la police) à 1.100 personnes (selon les organisateurs) qui ont défilé dans le calme.

Toujours dans les Pyrénées-Atlantiques, un défilé réunissant CGT et d'autres "gilets jaunes" a eu lieu au même moment à Bayonne. Dans la semaine, des désaccords étaient apparus entre les groupes locaux de "gilets jaunes" sur cette association avec un syndicat.

En Dordogne, pour la première fois, une coordination de "gilets jaunes" avait organisé une seule manifestation dans le département, à Bergerac, où quelque 1.500 personnes, selon un correspondant de l'AFP, ont parcouru la ville dans le calme.

A La Rochelle, où des violences avaient éclaté la semaine dernière, environ un millier de "gilets jaunes" ont défilé, selon une source policière.

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