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"Gilets jaunes": 4.000 manifestants à Bordeaux, selon la préfecture

Quelque 4.000 "gilets jaunes", selon la préfecture, défilaient samedi dans le centre de Bordeaux pour l'acte 10 de leur mouvement, qui n'a pas réussi à mobiliser autant que samedi dernier dans la capitale girondine où les autorités avaient alors recensé un record de 6.000 personnes.

Aux cris désormais habituels de "Macron Démission", le cortège a emprunté les rues commerçantes dans le calme en milieu d'après-midi. Vers 16H30, cependant, la situation se tendait déjà sur la place Pey Berland, entre la cathédrale et la mairie, où les affrontement ont traditionnellement lieu et où les forces de l'ordre usent généralement de canons à eau.

Les neuf précédentes manifestations se sont toutes terminées à la nuit tombée par de violents affrontements avec les forces de l'ordre.

Sur les pancartes ou au dos des "gilets jaunes", on pouvait lire pêle-mêle: "Suppression du Sénat, vieillards séniles profiteurs de la nation", "sans Frexit, pas de RIC", ou encore "2005, trahison, le peuple avait raison", en allusion au non au traité de Maastricht. Une banderole proclamait aussi : "Acte 10, le grand débat dans la rue".

Depuis le début du mouvement, Bordeaux s'est affirmé comme un bastion du mouvement.

L'agglomération, qui a connu ces dernières années une forte et rapide explosion démographique, a vu ses prix immobiliers s'envoler, repoussant les classes moyennes dans les banlieues, souvent encore mal desservies, générant un fort mécontentement populaire qui contribue à alimenter la colère des "gilets jaunes".

Lors de la présentation de ses voeux à la presse, le maire de Bordeaux Alain Juppé avait cité la préfecture et la police pour affirmer que les manifestations des "gilets jaunes" incluaient "une toute petite minorité de Bordelais". "Bordeaux paierait-elle la rançon de sa réussite", s'était-il interrogé.

La Gironde, plus grand département de France métropolitaine, offre un fort contraste entre sa capitale et ses zones rurales manquant de services.

M. Juppé avait d'ailleurs aussi lancé l'idée "d'Assises du Territoire" pour mieux harmoniser le développement entre Bordeaux et le reste du département.

Dans la matinée, des salariés de l'usine Ford de Blanquefort menacée de fermeture, accompagnés de "gilets jaunes" ont aussi mené une opération chez un concessionnaire Ford à Lormont, dans la banlieue de Bordeaux, selon le représentant CGT de l'usine Philippe Poutou.

Ce dernier a affirmé à l'AFP qu'une "quinzaine de Ford et une trentaine de gilets jaunes" avaient passé une heure devant et à l'intérieur de la concession. Ils ont notamment habillé une effigie en carton du célèbre judoka Teddy Riner, double champion olympique et nouveau visage publicitaire de la marque américaine en France, d'un gilet jaune, d'un tee-shirt blanc des +Fordistes+ en lutte et d'une casquette rouge CGT.

"C'est une opération symbolique pour la visibilité de notre lutte contre la fermeture, pour montrer que derrière les voitures brillantes, il y a la réalité des destructions d'emplois (ndlr: environ 850) au nom du profit capitaliste", a expliqué M. Poutou. "On voulait aussi expliquer tout ça à notre nouvel ambassadeur Teddy Riner".

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