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"Temps pour la Belgique de décider de garder ou non des armes nucléaires à Kleine Brogel"

(Belga) Il est temps pour la Belgique de se prononcer sur l'avenir des armes nucléaires américaines qui sont stationnées sur la base miliaire de Kleine Brogel (Limbourg), estime le professeur de sciences politiques de l'université d'Anvers, Tom Sauer, interrogé à l'occasion du cinquantième anniversaire du traité de non-prolifération des armes nucléaire.

La Belgique a signé le traité de non-prolifération et est également membre de l'Otan - une alliance nucléaire - explique M. Sauer. "Il s'agit de deux objectifs contradictoires. Le gouvernement doit choisir et il a fait le choix, pour le moment, de se ranger du côté de l'Otan", poursuit-il. Cependant, notre pays subira des pressions croissantes s'il continue à opter pour des armes nucléaires, selon lui. "La Belgique était - sous la pression des Etats-Unis - aux abonnés absents l'an dernier pour la signature du traité prônant l'interdiction des armes nucléaires. Cela revient, dans les faits, à une violation du traité de non-prolifération", pointe l'expert. "Il pourra entrer en vigueur l'année prochaine. En effet, une cinquantaine de pays l'ont signé. Ce qui peut augmenter la pression (sur les autres pays)", estime M. Sauer, qui souligne aussi que la majorité des Belges sont contre les armes nucléaires. La question des armes nucléaire joue également un rôle dans le choix du remplacement de la flotte des F-16. "Si nous n'achetons pas les appareils américains F-35, il en sera pour ainsi dire fini des armes nucléaires américaines dans notre pays. Car elles ne sont utilisables qu'avec des appareils américains", indique l'expert. Il est donc maintenant temps pour le gouvernement de prendre une décision sur le stockage des armes nucléaires sur le territoire. "De plus, les armes nucléaires B61 qui sont stockées dans notre pays, comme les autres armes nucléaires américaines, seront modernisées, et on ne sait pas si la Belgique en a donné l'autorisation." La présence d'armes nucléaires à Kleine Brogel fait de notre pays une cible plus importante en cas de conflit nucléaire, estime M. Sauer. Les États-Unis sont le seul pays qui a stationné des armes nucléaires en dehors de ses frontières, ce qui va à l'encontre du traité de non-prolifération. "Et cela peut créer des précédents. Imaginons que le Pakistan voudrait faire de même et donne des armes nucléaires à l'Arabie Saoudite, par exemple. Qu'est ce qui pourrait l'en empêcher? ", se demande l'expert. Selon M. Sauer, la menace nucléaire a énormément augmenté ces dernières années. "Per exemple, il est minuit moins deux minutes sur 'l'horloge de la fin du monde' pour la première fois depuis 1953. Cela est dû en partie à la détérioration des relations entre la Russie et l'Occident, au programme nucléaire de la Corée du Nord et aux plans de modernisation des cinq puissances nucléaires pour leur arsenal d'armes nucléaires." (Belga)

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