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Les Belges sont mal informés par rapport à la 5G: "On a laissé les médias sociaux faire le job"

"De l'émergence du coronavirus à la détérioration de la santé ou de l'environnement, la 5G a été associée à une multitude de 'fake news'", constate Rémi de Montgolfier, directeur d'Ericsson Belux.

Le citoyen belge semble mal informé et noyé dans la quantité d'informations qui lui est présentée par rapport à la 5G, ressort-il mardi de l'étude annuelle ConsumerLab d'Ericsson, équipementier suédois en infrastructures télécoms, et choisi par les opérateurs belges à la place de Huawei récemment. Près de six sondés sur 10 (58%) ont en effet fait part de leur incapacité à distinguer le vrai du faux dans ce dossier sociétal parfois sensible.

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Selon Ericsson, qui a interrogé 1.000 utilisateurs de smartphones âgés de 15 à 69 ans en juillet dernier, représentant l'opinion de 5,6 millions de consommateurs belges, le citoyen semble manquer d'accès à une information de qualité sur la 5G. Sept sondés sur 10 s'attendent ainsi à mieux être informés par rapport aux bénéfices de la 5G. Ils considèrent les spécialistes en technologies comme la source la plus fiable (36%), devant les opérateurs mobiles (35%) et les autorités et experts sanitaires (31%). Les journalistes ne sont, eux, crédités que d'un score de 14% tandis que 50% de la population belge concède avoir formé sa propre opinion en la matière sur la base d'informations recueillies sur les réseaux sociaux et sur Youtube.

"De l'émergence du coronavirus à la détérioration de la santé ou de l'environnement, la 5G a été associée à une multitude de 'fake news'", constate Rémi de Montgolfier, directeur d'Ericsson Belux.

Mythes sans fondement

Selon lui, ces "mythes sans fondement" ont fait de l'ombre à la 5G et n'ont pas mis en avant les bénéfices que les consommateurs et l'industrie pourraient en tirer. "On a laissé les médias sociaux faire le job et, soyons honnêtes, ce n'était pas une bonne solution", confie le responsable. "Il nous faut avant tout un signal clair du politique en sa faveur", plaide-t-il. "C'est cela qui nous manque aujourd'hui. La 5G est en effet devenue un débat politique."

Il faut le faire avancer et alimenter comme l'a fait le gouvernement au Luxembourg, estime encore Rémi de Mongtolfier. Le directeur s'inquiète de ne pas avoir de lancement commercial de cette technologie avant la fin 2022, voire 2023, ce qui mettrait la Belgique en queue de peloton européen. "On espère que le gouvernement fédéral comprendra l'urgence de la situation et la débloquera."

D'après l'enquête, pas moins d'un demi-million de consommateurs pourraient pourtant adopter la 5G dans les trois à six mois suivant son lancement commercial. 

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