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À Lourdes, le moment de "paix" de la messe de l'Assomption

Cette messe "m'apporte la paix" : comme Martial, un Français d'origine indienne, plusieurs milliers de personnes ont assisté mercredi à Lourdes, à l'occasion du pèlerinage de l'Assomption, à la traditionnelle messe internationale, où une brève prière a été adressée à l'intention des migrants et des victimes de Gênes.

"Prions avec Marie (...) : pour tous les malades, pour les personnes à bord des bateaux de sauvetage en mer, pour les victimes du pont effondré à Gênes (Italie), toutes les personnes en deuil", a lu en italien un pèlerin de l'Unitalsi, une organisation italienne de pèlerinage, au cours de cet office.

Au total, selon l'organisation du pèlerinage, quelque 25.000 personnes étaient présentes sur le site du sanctuaire, mercredi. Une grande partie a participé à la messe, célébrée en plusieurs langues en ce 15 août, qui est pour les catholiques la date de la montée au ciel de la Vierge Marie.

Un office présidé par Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier et vice-président de la Conférence des évêques de France.

Dans les premiers rangs, autour de l'autel dressé dans la prairie en face de la grotte, où la Vierge est, selon les catholiques, apparue à Bernadette Soubirous, avaient pris place de très nombreux malades, en fauteuil roulant, dans des chariots ou sur des brancards, assistés notamment par des hospitaliers, ces bénévoles qui apportent leur aide aux pèlerins.

Quelque 800 malades s'étaient officiellement inscrits cette année à ce 145è pèlerinage national.

Dès 08H00, deux heures avant le début de la messe, des pèlerins de tous âges avaient commencé à prendre le chemin de la plaine, en famille, entre amis ou en groupes marchant derrière leur bannière.

Ici les Petits frères des pauvres, tous coiffés d'un bob blanc, là les Chrétiens d'Orient, plus loin les Marseillais de Notre-Dame-du-Salut, en tenue provençale, les pèlerins de la mission catholique chinoise de Paris ou de la communauté antillaise de Meaux.

- "Un autre monde" -

Dans la foule aussi, des Italiens, des Anglais, des Irakiennes en tenue traditionnelle, des Sri-Lankaises en saris, des Ivoiriens ou des Maliens vêtus de tenues colorées, parfois d'inspiration religieuse.

Tous, pendant les deux heures que durera la messe, chantant en choeur et recueillis dans leurs prières ou durant l'homélie de Mgr Carré, consacrée à la Vierge Marie. "Marie nous soutient et nous conduit sûrement. Avec elle, nous ne craignons rien", avait conclu le prélat.

Des paroles qui ont touché Denise Gautier, venue de Nanterre. "C'était une très jolie messe, très émouvante, avec tous ces malades qui nous accompagnent", a témoigné cette septuagénaire, en quittant la plaine.

"Si ça pouvait arrêter ces guerres, ces violences, apporter plus de respect et de solidarité, parce qu'il n'y en a pas beaucoup aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

"Quand j'arrive à Lourdes, je me sens dans un autre monde. J'oublie tout, je me sens en paix", a témoigné Frédéric, un Irakien de 48 ans, naturalisé Français. "En Irak, on a vécu plusieurs guerres. Quand je fais mes prières, je pense à ce qu'il se passe en Irak, en Syrie, et je pense à ceux qui ne peuvent pratiquer leur foi en paix", a poursuivi cet homme, avec à ses côtés sa femme, d'origine philippine.

"La paix" et "la joie", c'est aussi ce qui anime Martial Vérone, 69 ans, originaire de Pondichéry, en Inde, quand il vient en pèlerinage à Lourdes tous les ans.

"C'est un endroit de recueillement, de repos. On baigne dans la charité, dans la chrétienté, et on communie avec tout le monde", a-t-il dit en revenant de la messe, alors que Mgr Carré et tous les célébrants regagnaient la sacristie.

Avant de quitter le sanctuaire, Mgr Carré s'est aussi prêté, de bonne grâce, à des selfies et des photos au milieu de groupes, et a béni des pèlerins qui se pressaient autour de lui.

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