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A Shanghai, Macron appelle la Chine à s'ouvrir davantage

Emmanuel Macron a appelé mardi la Chine à ouvrir davantage son immense marché aux entreprises étrangères et à coopérer avec l'Europe pour lutter contre les tentations unilatérales, sur fond de tensions commerciales croissantes.

Au deuxième jour de sa visite, le chef de l'Etat français a également salué "l'amitié franco-chinoise" en inaugurant le Centre Pompidou de Shanghai, la première implantation hors d'Europe du célèbre musée d'art parisien.

"C'est une première mondiale" pour un musée occidental, "mais ce n'est qu'une étape", a-t-il déclaré, en basant le développement de la relation entre Paris et Pékin sur "un dialogue exigeant", capable de surmonter les différences entre Occidentaux et Orientaux.

Pour sa deuxième visite en Chine en deux ans, Emmanuel Macron a été choyé par son homologue Xi Jinping qui l'a invité à partager, avec son épouse Brigitte, un dîner privé à quatre, avec sa femme, la chanteuse Peng Liyuan, dans le jardin Yu, au coeur du vieux Shanghai.

Comme un symbole, le président français a offert à son hôte une bouteille de Romanée Conti, un grand cru de Bourgogne, de 1978, l'année du lancement de la politique d'ouverture de la Chine, selon l'Elysée.

"Nous avons besoin d'une plus grande ouverture de la Chine et de son marché", a clamé le chef de l'Etat français en inaugurant, au côté de Xi Jinping la Foire aux importations de Shanghai, dont la France est cette année l'invitée d'honneur.

Pour lui, "beaucoup a été fait ces dernières années" par Pékin, notamment avec "d'importantes réductions tarifaires" ou "des réformes dans le secteur financier". Mais "nous appelons à leur consolidation et à leur approfondissement", a-t-il ajouté.

Pour sa deuxième visite en deux ans en Chine, Emmanuel Macron est accompagné par les patrons des principales entreprises françaises actives dans le pays le plus peuplé au monde, mais aussi de sociétés cherchant à s'y implanter, non sans difficultés.

"La porte de la Chine s'ouvrira toujours plus grande", a assuré Xi Jinping. Qui a en outre appelé à "s'opposer fermement au protectionnisme et à l'unilatéralisme", alors que Pékin est engagé dans un bras de fer commercial avec Washington.

- "Perdants" -

Emmanuel Macron a dit espérer un accord commercial entre les deux principales économies mondiales "qui préserve les intérêts" des autres pays, à commencer par ceux de l'Union européenne, premier partenaire économique de Pékin.

Sans nommer son homologue américain Donald Trump, il a dénoncé le recours "à l'action unilatérale, à l'arme tarifaire et à la loi du plus fort" car "la guerre commerciale ne fait que des perdants" en pesant sur la croissance mondiale.

Donald Trump a d'ores et déjà annoncé qu'aux termes de l'accord en discussion avec la Chine, Pékin s'engagerait à acheter davantage de produits agricoles aux Etats-Unis.

Pour Emmanuel Macron, l'UE et la Chine doivent travailler à "un agenda de coopération et d'harmonie", au delà des différences "parfois profondes" entre leurs deux modèles.

"Quel jeune Chinois peut être convaincu de l'intérêt de l'ouverture du commerce international si cela ne l'aide pas à vivre mieux, à se nourrir mieux? Quel jeune Français peut être convaincu de l'intérêt de l'ouverture si elle le rend plus dépendant de choix technologiques faits ailleurs et moins maître de son destin?", s'est-il interrogé.

- En attendant les contrats -

Sur le plan commercial, une quarantaine de contrats doit être annoncée mercredi à Pékin, notamment dans les domaines de l'aéronautique, l'espace ou l'agriculture, selon l'Elysée.

La Chine est actuellement le 7e client de la France et son 2e fournisseur. Les exportations tricolores vers ce pays ont progressé de 11% l'an dernier et représenté 21 milliards d'euros.

Au cours de la visite du stand hexagonal à la Foire de Shanghai avec Emmanuel Macron, Xi Jinping a goûté à de la viande de boeuf et a déclaré apprécier le vin du Languedoc, une découverte pour lui.

Les entreprises agroalimentaires françaises espèrent bénéficier de l'accord sur les indications géographiques protégées (IGP) qui doit être signé mercredi à Pékin entre la Chine et l'Union européenne. Il devrait permettre de mieux "protéger le savoir-faire", selon Emmanuel Macron, dans 26 IGP françaises, du vin de Bordeaux au fromage de Comté.

La dernière journée de la visite, mercredi, doit être consacrée à des discussions entre les deux présidents sur les grands dossiers, comme la lutte contre le réchauffement climatique. Les deux pays ont d'ailleurs déploré l'officialisation la veille par les Etats-Unis de leur intention de se retirer de l'accord de Paris sur le climat, décidée en 2017 par Donald Trump.

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