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A Washington, trois mariages et un "shutdown"

A Washington, l'amour est plus fort que le "shutdown" et les couples pris au piège par la fermeture partielle des administrations fédérales vont pouvoir convoler en justes noces grâce à la capitale fédérale.

La maire, Muriel Bowser, a signé vendredi une mesure d'urgence autorisant les fonctionnaires de la capitale à régulariser les unions à la place du bureau des mariages, fermé depuis le 22 décembre faute de financement par l'Etat fédéral.

Le bureau des mariages fait partie du tribunal du District de Columbia mais son budget vient du gouvernement et les agents de ce service, considérés comme "non essentiels", ont été mis en congé sans solde.

"Il peuvent fermer le gouvernement américain mais ils ne peuvent pas éteindre l'amour dans le District de Columbia", avait affirmé cette semaine le conseiller municipal Brandon Todd en présentant le texte.

Cette loi, à l'acronyme bien choisi "LOVE" ("Amour", en anglais) est valable pour 90 jours et évite aux futurs mariés comme Claire O'Rourke de se retrouver dans une situation kafkaïenne.

Cette jeune résidente de Washington doit épouser ce samedi son fiancé, Sam Bockenhauer.

"Nous ne pouvions pas signer tous les certificats légaux pendant le +shutdown+ sans avoir un certificat de mariage, donc nous allions avoir une fête merveilleuse, bien sûr, mais nous ne pouvions pas être légalement mariés à Washington avant d'avoir notre certificat", explique-t-elle à l'AFP. Ce certificat est notamment nécessaire pour remplir une déclaration d'impôt.

Certains tourtereaux, comme Dan Pollock et Danielle Geanacopoulos, n'ont pas pu attendre pour se marier par manque de temps. Le couple s'est présenté au bureau des mariages le 27 décembre, découvrant qu'il était fermé, seulement deux jours avant la cérémonie prévue.

- "Beaucoup de chaos" -

"En réalisant que nous ne pourrions pas obtenir de certificat, nous étions à court de temps alors que la famille et les amis allaient nous rejoindre à Washington, alors nous nous sommes concentrés sur ce qui était vraiment important: la fête. Le reste pouvait attendre", raconte Danielle.

La mère de la mariée, Daphne, se dit "enchantée". "Nous avons eu une belle et grande fête de mariage il y a deux semaines, et c'est merveilleux qu'il soit désormais officiel", explique-t-elle tout sourire.

Pour Caitlin Walters, qui doit épouser Kirk Kasa le 2 février sur le campus de l'Université catholique de Washington, le "shutdown" ne restera que comme "un petit ralentissement sur notre route".

"Évidemment, nous étions au courant du +shutdown+ mais nous ne savions pas que cela affecterait directement notre capacité à nous marier légalement à Washington", dit cette résidente de New York, qui voulait absolument organiser la cérémonie dans la capitale.

Plus largement, l'impasse budgétaire pénalise tout le secteur du mariage, explique Rachel Rice, organisatrice de mariages qui a dû récemment relocaliser une cérémonie à la dernière minute en Virginie. "Il y a beaucoup de chaos, d'incertitudes pour mes clients", dit-elle. "Même si les administrations rouvraient le mois prochain, les gens pourraient dire +je ne peux pas attendre pour réserver la salle, le traiteur, le photographe+".

Les employés fédéraux mis en congé et qui n'ont pas reçu leur salaire censé être versé vendredi pourraient également réduire leur budget, ajoute-t-elle.

Le "shutdown" a aussi gâché une partie du programme nuptial de Claire O'Rourke. La Galerie nationale des portraits, où elle voulait faire la photo officielle de son mariage, est fermée comme la plupart des musées de l'institution Smithsonian dans la capitale.

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