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Afrique du Sud: visé par une enquête, le ministre des Finances dans la tourmente

Le ministre sud-africain des Finances, Nhlanhla Nene, se trouvait mardi dans la tourmente, visé par une enquête après avoir reconnu s'être entretenu avec un trio de sulfureux hommes d'affaires proches de l'ex-président Jacob Zuma.

"La médiatrice va enquêter sur les allégations de conduite frauduleuse qui visent le ministre des Finances", a déclaré à l'AFP sa porte-parole, Oupa Segalwe.

Depuis plusieurs jours, les rumeurs vont bon train sur une éventuelle démission ou une éviction de M. Nene, 59 ans, nourrissant l'inquiétude des marchés financiers.

L'affaire a démarré mercredi dernier, lorsque le ministre a raconté à une commission d'enquête qu'il avait été remercié par M. Zuma pour avoir refusé la signature d'un juteux contrat nucléaire favorable aux frères Gupta, proches de M. Zuma.

L'ancien chef de l'Etat a été contraint à la démission en février, poussé vers la sortie par son parti en raison de nombreux scandales de corruption dans lesquels il est mis en cause. Il a toujours ces accusations.

Titulaire du portefeuille des Finances depuis 2014, M. Nene en a été écarté en décembre 2015. Il l'a retrouvé il y a huit mois, nommé par le successeur de M. Zuma, Cyril Ramaphosa.

Lors de son témoignage, le ministre a concédé avoir rencontré les Gupta à leur domicile.

Mais il a catégoriquement nié les accusations d'un parti d'opposition, les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale), qui l'accuse d'arrangements douteux avec les Gupta lorsqu'il était vice-ministre des Finances puis patron du fonds de pension des fonctionnaires (PIC).

Le lendemain, M. Nene a publié une lettre pour s'en excuser, concédant une "faute et une "erreur de jugement".

"Je vous dois, en tant que serviteur de l'Etat, une conduite irréprochable (...) Ces visites jettent un doute sur ma conduite. Je les regrette profondément et demande votre pardon", a-t-il écrit.

Loin de calmer les critiques, son courrier n'a fait que relancer les accusations et les appels au départ du ministre.

La presse locale a rapporté pendant le week-end que M. Nene avait présenté sa démission à M. Ramaphosa, désormais pressé de toutes parts de trancher sur le sort du ministre.

"Le président est conscient de l'urgence de la situation et il s'est engagé à la résoudre le plus vite possible, d'une façon ou d'une autre", a déclaré sa porte-parole, Khusela Diko, aux journalistes, "sa décision est imminente".

"Le maintenir à son poste de ministre des Finances n'est pas dans l'intérêt de l'Afrique du Sud", a insisté le porte-parole des EFF, Mbuyiseni Ndlozi, "le Trésor ne peut pas être dirigé par une personne dépourvue d'intégrité".

Depuis son arrivée au pouvoir en février, M. Ramaphosa a promis d'éradiquer la corruption et de relancer l'économie du pays, en difficulté depuis la crise financière de 2008.

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