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Aigle Azur: la cessation d'activité, pire cas de figure pour les voyageurs

Les passagers de la compagnie française Aigle Azur, qui a annoncé jeudi la cessation immédiate de ses opérations dès vendredi soir, sont dans le pire cas de figure possible pour faire valoir leurs droits.

Ce spécialiste des liaisons entre l'Algérie et la France a annoncé jeudi qu'il n'assurerait plus aucun vol après vendredi soir et qu'il n'avait pas les moyens de dédommager ses clients qui devraient acheter un autre billet pour un vol retour.

Aigle Azur a expliqué se trouver dans une situation financière qui "ne permet pas de garantir un dédommagement" à ses clients dont le vol serait annulé.

Ceux-ci sont donc invités à se rapprocher des mandataires judiciaires pour déclarer leur créance via le site internet.

"L'Etat suit avec la plus grande attention la situation des passagers concernés. Les compagnies françaises et étrangères ont été mobilisées pour proposer des billets à tarifs préférentiels aux passagers en attente d’un vol retour", a indiqué dans un communiqué jeudi soir le ministère de la Transition écologique.

Les passagers peuvent également se référer aux "conseils aux voyageurs" du ministère des Affaires étrangères, précise le communiqué.

Mais le secrétaire général à la Médiation du tourisme, contacté en mars lors de la cessation d'activité de la compagnie islandaise Wow Air, s'était montré sceptique sur les chances de succès des clients d'obtenir des dédommagements.

"On est censé intervenir entre un consommateur et un professionnel encore en activité. Si on préconise l'indemnisation d'une personne et que l'entreprise a cessé son activité, forcément, les avis resteront sans effet!", avait déclaré Khalid El Wardi.

A la FNAUT, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports en France, Anne-Sophie Trcera n'était alors guère plus optimiste. "C'est vraiment la pire situation possible", expliquait la juriste.

"Si les passagers sont passés par une agence de voyage pour réserver leur billet, ils peuvent voir auprès de cette dernière. Il arrive qu'elle ne paye pas les compagnies en temps réel" et peut dans ce cas leur restituer l'argent, faisait-elle remarquer.

En France, "les agences de voyage ont un organisme de garantie financière qui prend en charge les usagers en cas de faillite de l'entreprise, mais ce n'est pas encore le cas pour les compagnies aériennes", expose Khalid El Wardi pour qui "la seule démarche, c'est celle, classique, consistant à déclarer sa créance auprès du mandataire ou du liquidateur".

Mais inutile de se bercer de trop d'illusions. "Les passagers passeront après les créanciers privilégiés que sont l'Etat et les salariés pour le paiement des créances", avertit Anne-Sophie Trcera. "Il y a peu de chances d'être remboursé, mais il faut quand même faire ces démarches au cas où il reste un peu d'argent."

Pourquoi un mécanisme équivalent à la garantie financière pour les agences de voyage n'existe pas pour les compagnies? "C'est quelque chose qui est régulièrement débattu", mais les compagnies rechignent, explique la juriste.

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