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Air France: l'accord salarial 2018 dénoncé par une majorité de syndicats

L'accord salarial 2018 signé à Air France va devenir caduc en raison du véto mis par une majorité de syndicats, qui le jugent "totalement insuffisant" et réclament la reprise des négociations, sur fond de menace de grève, a-t-on appris mardi auprès d'eux.

Les organisations CGT, SNPNC/FO, l'Unsa et les syndicats de pilotes SNPL et Spaf, qui totalisent 52,6% des voix, ont décidé de faire valoir leur droit d'opposition pour bloquer l'accord signé par la CFE/CGC et la CFDT.

Celui-ci prévoit une augmentation générale - la première depuis 2011 - de 0,6% au 1er avril et 0,4% au 1er octobre, pour tous, et une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4 % pour les agents au sol.

Accorder ces sommes, alors que "2017 s'annonce comme une année exceptionnelle pour Air France" sur un plan financier, "est totalement insuffisant", a signifié FO.

Les différentes mesures "ne compensent aucunement l'inflation subie depuis 2011" et restent très éloignées "des demandes de certains d'une augmentation de 6% ou d'une augmentation uniforme de 200 euros" mensuels, a insisté l'Unsa.

L'usage du droit d'opposition, "une démarche forte et inédite" à Air France, vise à "ouvrir de nouvelles négociations", selon le syndicat.

"Le but c'est bien évidemment d'aller chercher ces 6%", a indiqué à l'AFP Vincent Salles de la CGT, estimant que l'offre de la direction ne représentait que "0,55% d'augmentation générale" sur une année complète.

Une intersyndicale doit se tenir jeudi pour tenter de bâtir des revendications communes, d'après des sources syndicales qui évoquent également la possibilité d'une grève.

Air France "a indiqué aux organisations syndicales opposées à la mise en place de cet accord que les négociations ne pourraient pas être rouvertes", a rappelé la direction dans une déclaration écrite à l'AFP.

En outre, "un conflit serait destructeur à un moment où la compagnie a retrouvé une dynamique de croissance lui permettant d'envisager une politique d'augmentation générale pour la première fois depuis 2011", a-t-elle souligné.

Dans une communication interne, consultée par l'AFP, l'entreprise avait indiqué qu'"à défaut d'accord, la direction serait amenée à mettre en œuvre unilatéralement des mesures d'amélioration salariale moins favorables".

Elle pourrait néanmoins revenir sur ce point. "La direction étudie la possibilité de préserver la proposition la plus favorable au bénéfice de l'ensemble des salariés", a-t-elle précisé mardi à l'AFP.

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