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Air France: pas d'annonce salariale, mais des mesures pour "améliorer le quotidien"

La direction d'Air France n'a fait aucune nouvelle annonce salariale jeudi en comité central d'entreprise (CCE), mais a promis "des mesures immédiates pour améliorer le quotidien des salariés", selon des sources concordantes.

Faute d'avancée notable, l'intersyndicale à l'origine de 15 journées de grève entre fin février et début mai, a décidé de maintenir le préavis de grève du 23 au 26 juin inclus, a indiqué à l'AFP Jérôme Beaurain (Sud-Aérien), précisant qu'elle se réunirait de nouveau lundi.

Le conseil d'administration d'Air France-KLM a "confirmé qu'il n'y avait pas de mandat pour une nouvelle négociation salariale dans les circonstances présentes et dans l'attente de la mise en place d'une nouvelle gouvernance", a indiqué la direction d'Air France dans un communiqué.

Seule une augmentation générale de 1% a été accordée en 2018, contre 6%, puis 5,1% réclamés par l'intersyndicale.

Des discussions récentes entre la direction et les syndicats représentatifs avaient pourtant abouti à une nouvelle proposition salariale : 3% d'augmentation générale en 2018 puis 0,65% début 2019, selon des sources syndicales.

"On était extrêmement proche" d'un compromis, car l'intersyndicale réclamait "4%" et une nouvelle négociation salariale en 2019, a réagi auprès de l'AFP Philippe Evain, du syndicat de pilotes majoritaire SNPL, fustigeant des administrateurs "irresponsables" qui "soufflent sur les braises".

Ils sont "à l'image des élites de ce pays : déconnectés des réalités", a ajouté Christophe Malloggi, de FO. La direction a pris "des orientations complètement décalées des attentes légitimes" du personnel, selon lui.

- "Du vide" -

C'est un "foutage de gueule complet", a commenté un pilote membre de l'intersyndicale. Il n'y a eu "qu'une seule annonce: +vous n'aurez rien!", même pas les 3,65% qui ont fuité dans la presse", a-t-il poursuivi.

"La direction vient de répondre par du vide" aux salariés qui ont "massivement" rejeté début mai la proposition salariale (2% en 2018 puis 5% sur trois ans) de Jean-Marc Janaillac, patron démissionnaire d'Air France-KLM, a ajouté Sud-Aérien, qui a dénoncé "une véritable provocation".

La CGT a fait part dans un communiqué de sa "sidération et consternation" face à ce qu'elle qualifie de "véritable scandale".

À défaut d'annonce salariale, la direction d'Air France a promis jeudi des "mesures immédiates pour améliorer le quotidien des salariés", financées par un "budget exceptionnel (débloqué) dès cet été", selon son communiqué.

Elle a cité "la rénovation des locaux de piste à Orly ou encore l'augmentation de la disponibilité des chambres de repos dans les locaux d'Air France pour les navigants". Le SNPL a évoqué "l'agrandissement de la consigne bagages, le renouvellement des imprimantes et des places de parking plus proches" pour les agents à Roissy.

La direction lance par ailleurs une "grande démarche d'expression des salariés et de dialogue" afin que ces derniers expriment "leurs insatisfactions, mais aussi leurs convictions et propositions".

Le projet, dont le but est d'offrir un diagnostic complet à la future gouvernance, sera animé par un comité de pilotage, dans lequel le directeur général d'Air France Franck Terner figurera, aux côtés de représentants des salariés, de personnels volontaires et de personnalités extérieures comme Bruno Mettling, ancien DRH d'Orange notamment, a-t-on appris de sources syndicales.

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