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Airbus revoit à la baisse ses prévisions de livraisons d'avions pour 2019

Airbus a revu mercredi à la baisse ses prévisions de livraisons d'avions pour 2019, reflétant la difficile montée en cadence de la production de l'avionneur face à ses succès commerciaux.

Le constructeur compte livrer "autour de 860 avions commerciaux" en 2019 alors qu'il tablait auparavant sur "880 à 890" livraisons cette année, a affirmé le groupe dans un communiqué.

Sur les neuf premiers mois de l'année, Airbus a livré 571 appareils, contre 503 sur la même période l'an passé. Mais il rencontre des difficultés notamment dans la montée en cadence de la production de l'A321 ACF qui "demeure ambitieuse", souligne-t-il.

L'an passé, des problèmes de maturité des moteurs Pratt&Whitney et des difficultés avec le Leap conçu par Safran et General Electric au sein de leur coentreprise CFM International ont ralenti les livraisons. A cela s'ajoute la production de l'A321, notamment dans sa version ACF, plus complexe à produire qu'un A320, et dont Airbus compte augmenter la part dans la production de monocouloirs.

"La situation actuelle doit être améliorée", a convenu le président exécutif d'Airbus Guillaume Faury, lors d'une conférence téléphonique, reconnaissant qu'il était "très difficile de récupérer le retard".

"Nous concentrons nos efforts sur la montée en cadence de l’A320neo et l’amélioration du flux industriel, tout en gérant en particulier la complexité de l’A321 ACF", a-t-il relevé plus tôt dans un communiqué.

L'objectif d'Airbus, qui vise toujours une cadence mensuelle de 63 exemplaires de la famille A320 en 2021, est de "sécuriser un flux de livraisons plus efficient au cours des prochaines années". L'action Airbus perdait 1,99% à 123,26 euros en début d'échanges à la Bourse de Paris.

Airbus fait pourtant très bonne figure face à son concurrent Boeing encalminé par son 737 MAX, immobilisé au sol depuis sept mois.

- Tarifs douaniers -

L'avionneur européen a annoncé mardi la signature d'un contrat record de 300 appareils de la famille A320 pour la compagnie indienne à bas coût IndiGo, et indique avoir enregistré 127 commandes nettes sur les neuf premiers mois de l'année, contre 256 l'an passé.

Son carnet de commandes atteignait 7.133 avions au 30 septembre et le programme A350, son dernier long-courrier, "est en passe d'atteindre son seuil de rentabilité sur l'année", se félicite le groupe.

La révision à la baisse des livraisons prévues conduit cependant Airbus à revoir à la baisse son flux de trésorerie disponible à "environ 3 milliards d'euros", soit un quart de moins qu'auparavant.

La prévision de résultat opérationnel ajusté (Ebit) reste en revanche inchangée avec une hausse prévue de 15% pour 2019.

Au troisième trimestre, le groupe européen a enregistré un bénéfice net en hausse de 3% au troisième trimestre, à 989 millions d'euros (+50% sur les neuf premiers mois de l'année à 2,186 milliards d'euros).

Son bénéfice opérationnel (Ebit) a accusé une baisse de 14% (+2% en données ajustées), pâtissant notamment d'"ajustements" négatifs d'un montant de 266 millions d'euros.

Ces derniers sont dus aux gel des ventes d'armes par l'Allemagne à l'Arabie saoudite qui ont été prolongées jusqu'à mars 2020, au coût du programme A380, dont Airbus a annoncé en février la fin prochaine de la production, et à des écarts de paiement avant livraison en dollars.

Le chiffre d'affaires au troisième trimestre s'est établi à 15,3 milliards de dollars (-1%). La division Defense and Space a vu son activité bondir de 12%, à 2,69 milliards d'euros.

Les dépenses de trésorerie liées au programme d'avion de transport militaire A400M, dont le développement a été chaotique, "sont en baisse" mais "ne diminuent pas au rythme visé", note toutefois Airbus.

Le patron d'Airbus a par ailleurs redit son opposition aux tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis contre l'UE avec l'aval de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en représailles aux subventions accordées à Airbus.

Si les éléments livrés à l'usine Airbus de Mobile, dans l'Alabama (sud) ne sont pas affectés, les avions construits en Europe pour les compagnies américaines sont taxés à 10%, "ce qui affecte gravement nos clients américains" a-t-il déploré, appelant à une "solution négociée avant de créer de sérieux dommages pour l'industrie aéronautique et l'économie mondiale".

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