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Alison Rose, nouvelle patronne de RBS et 1re femme à diriger une grande banque de la City

Royal Bank of Scotland (RBS) a dévoilé le choix vendredi de sa nouvelle dirigeante, Alison Rose, qui devient la première femme à diriger l'une des principales banques britanniques dans un contexte de rude concurrence sectorielle et de risques liés au Brexit.

Mme Rose, qui était jusqu'alors à la tête de la filiale NatWest et qui travaille depuis 27 ans dans le groupe, était largement favorite pour succéder à Ross McEwan. Elle prendra ses fonctions le 1er novembre.

M. McEwan, qui va prendre d'ici le printemps 2020 la tête de la National Australia Bank (NAB), a largement restructuré la banque qui se relève d'une décennie noire et a fait l'objet d'un sauvetage gouvernemental à la suite de la crise financière: elle a englouti au total quelque 100 milliards de livres pour s'en relever en tenant compte de la nationalisation et des pertes subies entre 2008 et 2016.

"Je suis enchanté que nous ayons nommé Alison nouvelle directrice générale. Elle apporte son expérience très complète et son historique de succès lors de ses précédents postes", a commenté le président du conseil d'administration de RBS, Howard Davies, cité dans le communiqué.

Ross McEwan laisse derrière lui "une banque qui s'est recentrée sur ses marchés essentiels du Royaume-Uni et d'Irlande et qui a résolu la plupart de ses problèmes juridiques majeurs, tout en renouant avec la rentabilité", a-t-il ajouté.

RBS a notamment soldé plusieurs litiges en réglant une importante amende de 5 milliards de dollars en 2018 auprès du département américain de la Justice pour ses agissements avant la crise de 2008.

Mme Rose, décrite comme une fervente avocate de la diversité dans l'industrie bancaire, s'est vu confier par le gouvernement britannique la direction d'un rapport sur les barrières auxquelles se heurtent les femmes pour créer des entreprises.

RBS précise que Mme Rose percevra un salaire de base de 1,1 million de livres par an avec une allocation en actions fixe équivalente, de l'ordre de ce que recevait son prédécesseur, plus un bonus lié à la performance de long terme qui pourra atteindre 175% de son salaire.

- Poignée de femmes dirigeantes -

La nouvelle patronne de RBS, qui fait partie d'une toute petite poignée de femmes à la tête d'entreprises du FTSE 100, a qualifié sa nomination "d'immense honneur", estimant ouvrir "un nouveau chapitre pour cette banque".

Elle a aussi souligné que l'"industrie fait face à une série de défis, entre les incertitudes économiques et politiques persistantes en passant par les changements de comportements et d'attentes des consommateurs, déclenchée par les avancées technologiques rapides".

Outre les taux d'intérêt au plus bas et une rude concurrence sur les prêts immobiliers, les banques traditionnelles comme RBS, l'une des plus anciennes en Grande-Bretagne, sont de plus en plus souvent concurrencées par des banques en ligne ou des technologies de paiements par application.

RBS, au cours de sa vaste restructuration post-crise financière et de coupes sombres dans ses effectifs, s'est largement dégagée des activités de banque d'investissement, qui représentent désormais moins de 10% de son chiffre d'affaires.

Avec Lloyds Banking Group, c'est donc l'une des institutions financières britanniques les plus vulnérables au Brexit car très dépendante de l'économie du Royaume-Uni. Elle avait prévenu au printemps qu'elle s'attendait à en subir un "énorme impact".

Au deuxième trimestre, RBS avait toutefois vu son bénéfice net s'envoler et décidé de récompenser ses actionnaires.

L'Etat prévoit quant à lui de se désengager progressivement dans les années qui viennent, malgré la faiblesse du cours de Bourse qui est bien inférieur à celui du prix payé lors de la nationalisation.

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