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Alstom: bénéfice net annuel en forte hausse avant la fusion avec Siemens

Le constructeur ferroviaire français Alstom a publié mercredi des résultats en nette hausse pour son exercice décalé 2017/18, s'estimant en bonne position avant sa fusion avec son concurrent allemand Siemens Mobility, attendue à la fin 2018.

Le PDG Henri Poupart-Lafarge s'est félicité devant des journalistes d'"une grande année pour Alstom", qualifiant ces résultats d'"excellents".

Le bénéfice net part du groupe de cet exercice terminé fin mars a progressé de 64%, à 475 millions d'euros.

Le chiffre d'affaires est en hausse de 9%, à 7,95 milliards d'euros. La croissance organique (à taux de change et périmètres constant) atteint 10%, "ce qui objectivement est assez remarquable pour une société industrielle", a remarqué M. Poupart-Lafarge.

Les activités de signalisation, systèmes et services ont représenté 57% du chiffre d'affaires en 2017/18, se rapprochant un peu plus de l'objectif de 60% en 2020 fixé par la direction.

Plus spectaculaires sans doute, les traditionnelles ventes de matériels roulants ont atteint 3,5 milliards d'euros (+9%), avec des livraisons de trains régionaux et à grande vitesse en Europe, de trains rapides aux Etats-Unis, de trains régionaux en Algérie et de trains de banlieue en Afrique du Sud.

Le résultat d'exploitation est en hausse de 22% sur l'exercice, à 514 millions d'euros, ce qui permet à la marge d'exploitation ajustée de progresser de 0,7 point, à 6,5%. Le PDG explique cette progression par la maîtrise de la croissance, des efforts de compétitivité une bonne tenue des coûts et la bonne exécution des contrats.

Ces résultats sont supérieurs aux attentes des analystes, un consensus compilé par Bloomberg faisant notamment état d'un chiffre d'affaires de 7,68 milliards d'euros, d'un résultat d'exploitation de 473 millions et d'un résultat net de 356 millions.

Les investisseurs ont apprécié. A 12H30 (10H30 GMT), le titre Alstom progressait de 4,75% à 40,61 euros, dans un marché parisien en baisse de 0,09%.

Les prises de commandes --qui avaient dépassé les 10 milliards d'euros pendant trois exercices d'affilée-- sont moins brillantes: elles ont chuté de 28% à 7,18 milliards.

- "Le vent dans le dos" -

Si Alstom se félicite bien de contrats signés en Afrique du Sud (trains de banlieue) et au Canada (métro léger de Montréal), cette baisse de régime s'explique selon son patron par l'absence de grands appels d'offres.

"Nous commençons l'année (2018/19) avec le vent dans le dos", s'est-il réjoui, citant les grosses commandes qui viennent d'être engrangées pour les rames du métro du Grand Paris et des systèmes de signalisation en Norvège, en attendant le "TGV du futur" que devrait commander prochainement la SNCF.

Le carnet de commande à fin mars est en baisse de 2%, mais en hausse de 4% en organique, à 34,2 milliards d'euros.

Pour l'année 2018/19, le chiffre d'affaires est attendu à environ 8 milliards d'euros et la marge d'exploitation ajustée devrait atteindre 7%, ce qui était prévu pour 2020.

"A moyen terme, Alstom devrait continuer à surperformer la croissance du marché, à améliorer graduellement sa profitabilité, et à améliorer sa génération de cash, avec une volatilité possible sur de courtes périodes", a indiqué le groupe.

L'assemblée générale du 17 juillet doit approuver la fusion d'Alstom avec son concurrent allemand Siemens Mobility, pour créer le numéro deux mondial de l'industrie ferroviaire.

"Nous partageons la même vision de l'avenir", a commenté le patron d'Alstom, pour qui les deux entreprises "vont bien" et ne se marient pas sous la contrainte.

Le futur groupe, qui sera comme Alstom basé à Saint-Ouen (près de Paris), coté à la Bourse de Paris et dirigé par M. Poupart-Lafarge, doit être contrôlé à hauteur de 50% par Siemens, maison-mère de Siemens Mobility.

Appelé pour le moment Siemens Alstom, il représente un chiffre d'affaires de 15 milliards d'euros et un carnet de commande atteignant les 61 milliards, avec 62.300 employés --dont 34.500 venus du groupe français-- travaillant sur une soixantaine de sites importants.

"On veut bâtir un groupe fort", et les sites français bénéficieront de cette force, a affirmé M. Poupart-Lafarge.

Il attend la finalisation de l'opération à la fin de l'année 2018.

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