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Après Aigle Azur, la compagnie XL Airways en cessation de paiement

C'est la deuxième compagnie aérienne française en moins de trois semaines à se déclarer en cessation de paiement et à rechercher un repreneur: après Aigle Azur, XL Airways a demandé jeudi son placement en redressement judiciaire.

"Depuis plus d'un an, la direction a négocié avec plusieurs repreneurs. Ces négociations n'ont pas abouti et la compagnie doit aujourd'hui se placer sous la protection du Tribunal de Commerce de Bobigny", a expliqué jeudi soir la société dans un communiqué.

Le comité d'entreprise avait été informé dans l'après-midi, avant le lancement de la procédure.

"Le président Laurent Magnin a informé l'ensemble du personnel et expliqué le déroulement de la procédure. L'objectif est d'assurer le versement des salaires et d'enclencher rapidement la recherche d'un repreneur sous la direction du tribunal de commerce de Bobigny", a ajouté l'entreprise.

Basée à Paris-Charles de Gaulle, l'entreprise emploie 570 collaborateurs, en poste à Roissy et personnels navigants. A l'étranger, le personnel dépend de prestataires, a-t-on précisé.

Equipée de longs-courriers de moyenne capacité Airbus A330, elle transporte chaque année près de 700.000 passagers en long-courrier, sur quatre continents, essentiellement en Amérique du Nord, notamment les États-Unis, les Antilles, mais aussi en Chine.

"XL Airways est malheureusement dans l'obligation d'arrêter ses ventes à compter du (jeudi) 19 septembre au soir", a-t-elle précisé.

Certains vols étant "susceptibles d'être annulés" notamment à partir de lundi, les passagers sont aussi invités à vérifier le statut de leurs vols (via le site www.xl.com ou un numéro vert à leur disposition +33.3.51.86.00.51), indique XL Airways, qui "présente ses excuses à l'ensemble de ses clients".

En outre, "l'entreprise met en œuvre tous les moyens disponibles pour apporter son soutien aux salariés dans cette période difficile", ajoute-t-elle.

- Situation "extrêmement difficile" -

L'entreprise, propriété du holding français DreamJet Participations, était dans "une situation devenue extrêmement difficile", après avoir mené en vain depuis 2018 des discussions avec plusieurs repreneurs potentiels, a-t-elle indiqué dans son communiqué.

Parmi ses repreneurs potentiels à l'époque, Air France. Mais le départ de 2018 de Jean-Marc Janaillac, le patron du groupe, sous pression d'un mouvement social, a mis un terme au projet, selon une source proche du dossier.

Dreamjet, qui possède La Compagnie Boutique Airline, a acquis 100% de XL Airways France en 2016.

Ancienne compagnie française Star Airlines, qui comptait parmi ses principaux clients le Club Med, XL Airways avait été ainsi rebaptisée en 2006 après son rachat par le groupe britannique XL Leisure Group.

Ces difficultés interviennent en même temps que celles d'Aigle Azur, également en cessation de paiement, et dont le tribunal de commerce d'Evry a décidé la liquidation.

La justice a cependant accordé jusqu'au 27 septembre un sursis à Aigle Azur.

Air France et le groupe Dubreuil, qui envisageaient de déposer une offre conjointe de reprise et s'étaient manifestés auprès du tribunal de commerce, ont finalement jeté l'éponge. Il reste quatre candidats sur les rangs pour reprendre la société.

Aigle Azur a transporté 1,88 million de passagers l'an dernier, principalement vers l'Algérie, mais aussi le Liban, le Portugal, la Russie, le Brésil ou le Mali. La compagnie emploie quelque 1.150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie.

Avant XL Airways, plusieurs compagnies "low cost" européennes ont rencontré des difficultés ces derniers mois, notamment Norwegian, Germania et l'islandaise Wow Air. En 2018, près d'une dizaine de compagnies à bas coût basées en Europe avaient mis un terme à leurs opérations.

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