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Après Pathé, un fonds américain intéressé par EuropaCorp

Un fonds d'investissement américain plutôt qu'un groupe français? EuropaCorp, la société de Luc Besson en grandes difficultés financières, a confirmé dimanche que le fonds Vine, l'un de ses créanciers, discutait d'une prise de participation dans le groupe.

Le Journal du Dimanche avait révélé cette information dimanche matin alors que, fin mai, c'est le groupe Pathé qui avait fait part de son intérêt pour la société de production et de distribution de films et séries. Mais la piste Pathé a échoué faute d'accord avec les créanciers, selon la presse.

Toute prise de participation devra comporter "un accord sur la restructuration des dettes existantes du groupe", expliquait Europacorp en mai. Au 30 septembre 2018, la dette nette de la société s'élevait à 222 millions d'euros, selon le rapport annuel du groupe, avec des échéances en octobre 2019 pour la dette senior et avril 2020 pour la dette de second rang.

Selon le JDD, Luc Besson a préféré confier le destin d'EuropaCorp à Vine, auprès duquel il était lourdement endetté, plutôt qu'à Pathé. Sollicités par l'AFP, Pathé et Vine n'ont pu être joints dimanche.

Le groupe Vine "a marqué son intérêt pour une éventuelle prise de participation au capital de la société", écrit dimanche EuropaCorp dans un communiqué transmis à l'AFP. "Les discussions sont actuellement en cours sur les modalités de cette éventuelle opération et sur le financement du groupe pour l'avenir".

Toutefois, "le groupe ne peut donner aucune assurance quant à l'aboutissement de cette opération", précise EuropaCorp. En effet, "l'éventuelle mise en oeuvre de cette opération suppose notamment la recherche d'un accord avec les prêteurs seniors et la présentation d'un plan de sauvegarde au Tribunal de Commerce de Bobigny".

EuropaCorp est en procédure de sauvegarde depuis mi-mai, pour une durée initiale de 6 mois.

- Accueil mitigé pour "Anna" -

L'entreprise que Luc Besson a créée en 1999 a connu en 2018-19 un quatrième exercice de suite dans le rouge, accusant des pertes de 109,9 millions d'euros entre mars 2018 et mars 2019. Soit davantage que les 82 millions de pertes enregistrés sur l'exercice précédent.

Après plusieurs cessions d'actifs - notamment ses multiplex (cinémas d'Aéroville à Tremblay-en-France et de La Joliette à Marseille) au groupe Gaumont-Pathé, en 2016, ou sa division de production pour la télévision à Mediawan en 2018 - et des licenciements (22 emplois sur 79 en France en 2018), il reste essentiellement à EuropaCorp son catalogue et sa capacité à produire d'autres films.

Toutefois son dernier film, "Anna", a connu un sort décevant aux Etats-Unis, où il n'avait récolté au 5 juillet que 6,7 millions de dollars de recettes pour l'Amérique du Nord. Un pâle résultat pour ce film au budget de plus de 30 millions de dollars, loin derrière les 238,7 millions de recettes de "Toy Story 4", sorti en même temps.

Il a aussi eu droit à des critiques plus que mitigées pour ce nouvel opus, qui met en scène l'actrice et mannequin russe Sasha Luss dans le rôle d'Anna.

L'actrice de 27 ans y tient son premier rôle important après une apparition dans "Valérian et la cité des mille planètes", le précédent film de Luc Besson, plus gros budget du cinéma français, dont la contre-performance au box-office américain avait plombé les comptes d'Europacorp.

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