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ArcelorMittal renoue avec des niveaux de résultats d'avant-crise

Le géant mondial de la sidérurgie ArcelorMittal a publié mercredi des résultats annuels robustes, à la faveur de conditions propices sur ses marchés, l'incitant à offrir de nouveau un dividende à ses actionnaires, une première depuis trois ans.

Son bénéfice net s'est établi à 4,6 milliards de dollars l'an dernier, contre 1,8 milliard en 2016, soit un résultat multiplié par 2,5. C'est son meilleur résultat net depuis 2008, avant la crise mondiale qui a durement éprouvé son secteur les années suivantes.

Son excédent brut d'exploitation (Ebitda) a quant à lui atteint 8,4 milliards de dollars (+34,4%), sa meilleure performance depuis 2011.

Ses résultats opérationnels ont été dopés par la hausse de la demande et des marges dans l'acier et le minerai de fer, mais aussi par un impact des taux de change et un impact fiscal moins élevés qu'en 2016, ainsi que la contribution du programme d'économies du groupe "Action 2020", selon un communiqué.

Son chiffre d'affaires total l'an dernier a bondi de près de 21%, pour atteindre près de 68,7 milliards de dollars. Ses expéditions d'acier ont progressé de 1,6%, à 85,2 millions de tonnes, tandis que ses expéditions de minerai de fer au prix du marché ont grimpé de 6,1% sur l'année, totalisant 35,7 millions de tonnes.

Au quatrième trimestre, son bénéfice net a dépassé 1 milliard de dollars, contre 403 millions un an plus tôt, pour des ventes de 17,7 milliards de dollars (+25% sur un an).

- Freinage de l'acier en 2018 -

"La combinaison de l'amélioration des facteurs fondamentaux du marché et de la concrétisation de nos objectifs stratégiques a contribué au succès de l'année écoulée", a commenté le PDG du groupe, Lakshmi Mittal, cité dans le communiqué.

Pour 2018, le groupe prévoit toutefois un freinage de la croissance de la consommation mondiale d'acier, évaluée entre +1,5% et +2,5%, contre +3,2% en 2017, notamment sur fond d'un ralentissement attendu dans le secteur de la construction en Chine.

"L'environnement de la demande demeure positif (...) et les marges de l'acier restent saines" selon le groupe. Mais le secteur fait toujours face au "double défi" des surcapacités de production et de "pratiques commerciales déloyales", a ajouté son PDG.

"Nous sommes toujours principalement préoccupés par la Chine, qui a encore des surcapacités significatives", en dépit de "progrès" accomplis l'an passé, a complété lors d'une audioconférence son fils Aditya Mittal, directeur financier du groupe et patron de ses activités européennes.

- "Confiance" sur Ilva -

Pour la première fois depuis 2015, le groupe a décidé de rémunérer ses actionnaires avec un dividende au titre de l'exercice écoulé, à hauteur de 0,10 euro par action.

Mais la modestie de ce montant décevait les investisseurs, selon certains analystes, et le titre ArcelorMittal reculait de 2,11% à 28,94 euros vers 11H45 à la Bourse de Paris, tandis que le CAC 40 gagnait 0,25%.

Le groupe a promis d'augmenter ce dividende à l'avenir, en restituant une partie de sa trésorerie disponible une fois que son objectif de réduire sa dette nette à au moins 6 milliards de dollars sera atteint.

"C'est un objectif de court ou moyen terme", a précisé Aditya Mittal.

Fin décembre, la dette nette du groupe se situait à 10,1 milliards de dollars, contre 12 milliards de dollars fin septembre.

La priorité du groupe "reste le désendettement" a souligné Lakshmi Mittal, mais "nous allons aussi investir de façon sélective dans des opportunités qui vont renforcer les fondements de la création de la valeur durable", a-t-il rappelé.

ArcelorMittal s'est notamment porté acquéreur du sidérurgiste italien Ilva l'an dernier, une opération suspendue au feu vert de l'Autorité européenne de la Concurrence. Celle-ci doit se prononcer d'ici le 4 avril au terme d'une enquête approfondie.

Pour tenter d'amadouer Bruxelles, le producteur et distributeur italien d'acier Marcegaglia est récemment sorti du consortium d'acquéreurs chapeauté par ArcelorMittal, et a été remplacé par la Caisse des dépôts italienne.

"Nous sommes confiants dans le fait que nous réussirons à finaliser l'acquisition d'Ilva", a commenté mercredi Aditya Mittal.

Le groupe explore aussi actuellement des opportunités de croissance externe en Inde, "un marché attractif que nous regardons de près", a précisé le directeur financier.

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