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Arianespace se prépare à répondre au marché en forte croissance des microsatellites

Arianespace effectuera en 2019 avec le lanceur Vega le premier lancement multiple de petits satellites à l'aide d'un système dédié, destiné à répondre aux besoins du marché en forte croissance des microsatellites.

"Nous sommes en mesure de faire un lancement Vega avec le système SSMS au deuxième trimestre 2019", a déclaré le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël, dans un entretien avec l'AFP.

"Ce sera la première fois que nous pourrons déployer avec un lanceur européen un nombre très important de petits et nano-satellites", a-t-il ajouté.

Arianespace a annoncé trois nouveaux contrats pour cette catégorie de satellites qui seront mis en orbite lors du vol de démonstration du système SSMS de Vega. Il y a eu un contrat mi-avril avec Spaceflight et deux cette semaine avec D-Orbit et Sitael.

"D'autres clients vont confirmer leur engagement" pour compléter ce vol, assure Stéphane Israël.

En 2016, l'Agence spatiale européenne (ESA) a décidé de développer deux systèmes de lancement multiples complémentaires: sur le lanceur Vega, le plus petit de la famille européenne, le SSMS (Small Spacecraft Mission Service), et sur Ariane 6, qui remplacera l'actuelle Ariane 5 à partir de 2020, le système baptisé MLS (Microsat LaunchShare).

SSMS et MLS visent à "panacher des satellites de masses différentes, qui peuvent faire autour de 50-250 kg, et des satellites beaucoup plus petits qu'on met dans des conteneurs et qui seront déployés de façon spécifique. C'est comme un bus qui est adapté à des passagers très différents".

- Marché espéré de 500 satellites par an -

Pour Vega, il s'agit d'un "dispenseur" modulaire en fibre de carbone, qui permet d'emporter jusqu'à neuf satellites de 100-150 kg et, au bas de la structure, des conteneurs pouvant emporter jusqu'à 72 nano-satellites, soit 81 satellites au total, explique Stéphane Israël.

"Quant à Ariane 6, le système MLS est pensé par rapport à un passager principal classique, un satellite d'un poids important, qui serait complété par des passagers auxiliaires, quelques petits satellites et des micro, des nano-satellites en conteneur", poursuit-il.

"L'idée serait d'avoir jusqu'à six positions occupées soit par des petits satellites jusqu'à 250 kg, soit par des conteneurs permettant de déployer plusieurs cubesats."

Les cubesats, de 10 cm de côté, pèsent à peine plus d'un kilo et sont généralement dédiés à des applications terrestres (localisation, images...)

Avec ce vol de démonstration, l'Europe entend prendre sa part sur ce marché en forte croissance, dont la valeur annuelle est estimée à 400 millions de dollars. "En 2017, il y a eu 320 satellites de moins de 400 kg déployés", souligne Stéphane Israël. "On pense qu'en rythme de croisière il y en aura environ 500 par an entre aujourd'hui et 2030. Il était très important que l'Europe puisse prendre pied dans ce marché qui est en forte augmentation."

Il s'agit d'un marché très hétérogène d'acteurs industriels ou institutionnels, de laboratoires ou d'universités, qui vont de l'observation de la Terre à la recherche scientifique.

Les principaux acteurs de lancement des micro-satellites sont les Russes avec Soyouz, les Indiens avec le lanceur PSLV, mais aussi l'Américain SpaceX à l'aide de la capsule non habitée Dragon, qui ravitaille la Station spatiale internationale (ISS).

Alors que les Européens ne disposaient pas de solutions de lancement pour ce type de satellites, "on a maintenant deux solutions qui permettent de le faire: Vega dès 2019 et Ariane 6 à partir de 2021", se félicite-t-il.

Selon lui, "ces solutions de lancements sont plus compétitives que des micro-lanceurs parce que nous pensons qu'il est difficile d'avoir des micro-lanceurs au bon prix. Donc la solution de lancement multiple nous paraît la solution la plus compétitive pour répondre au marché des petits satellites."

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