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Ariège: une ONG pro-ours critique la préfète, après un effarouchement

L'association Ferus a dénoncé vendredi l'action d'effarouchement des ours la veille par décision de la préfecture de l'Ariège, considérant qu'il s'agit d'un moyen inefficace, destiné à "acheter la paix sociale" avec les éleveurs.

"Une nouvelle fois, nous déplorons la réaction de la préfecture de l’Ariège. Comme vos prédécesseurs, dès lors qu’il y a un dérochement de brebis dans votre département, vous considérez de suite que l’ours est responsable et vous donnez des gages au monde agricole", a affirmé Ferus dans une lettre ouverte à la préfète Chantal Mauchet.

Mercredi, 61 brebis avaient fait une chute mortelle sur l'estive du Mont Rouch dans le Couserans, mais la préfecture n'était pas en mesure de préciser dans l'immédiat si ce dérochement avait été causé par un ours. Elle a toutefois annoncé la mise en place jeudi soir d'une première mesure d'effarouchement, destinée à protéger les troupeaux de leur prédation.

Un arrêté publié fin juin au Journal Officiel dans le cadre du plan gouvernemental prévoit l'"effarouchement simple, à l'aide de moyens sonores, olfactifs et lumineux" et "l'effarouchement renforcé, à l'aide de tirs non létaux".

"Cette précipitation est peut-être liée à une volonté, comme vos prédécesseurs, d'acheter la paix sociale. Or on constate depuis plus de dix ans que les gages accordés au monde agricole contre l’ours et son acceptation ne fonctionnent pas", dénonce Ferus.

L'association s'interroge aussi sur le résultat de l’expertise menée par les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de la direction départementale des territoires après le dérochement de mercredi.

"Et quand bien même (il s'agirait d'un ours): quels moyens de protection ont été mis en place depuis le précédent dérochement de 208 brebis qui a eu lieu il y a deux ans sur cette même estive?", insiste-t-elle.

La population d'ours bruns dans le massif pyrénéen côté français est estimée actuellement à plus d'une quarantaine de spécimens (une cinquantaine en comptant l'Andorre et l'Espagne), et l'espèce est en danger critique d'extinction, selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la naturel (UICN).

Les tensions sont vives entre les partisans d'un retrait du plantigrade dans la zone et ceux plaidant pour un renforcement de la protection des troupeaux.

Ferus rappelle que la France "se singularise parmi les Etats européens par ses très mauvais résultats vis à vis des dégâts dus aux grands prédateurs", pointant "la carence de moyens de protection" comme le gardiennage des troupeaux et la présence de chiens.

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