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Thalys: un Marocain, soupçonné d'"avoir apporté une aide logistique" arrêté à Paris

Un Marocain de 36 ans, soupçonné "d'avoir apporté une aide logistique" au tireur de l'attaque jihadiste déjouée dans un train Thalys Amsterdam-Paris en 2015, a été arrêté mercredi dans une gare routière à Paris, a appris l'AFP de source proche de l'enquête.

Cet homme résidant en Espagne a été interpellé lors d'une opération franco-espagnole "alors qu'il était en chemin pour la Belgique", a précisé dans un communiqué le ministère de l'Intérieur espagnol.

"Les investigations réalisées par la police espagnole ont révélé que ce Marocain avait collaboré à la cellule qui avait planifié cet attentat, en lui apportant un soutien logistique via le transfert de plusieurs de ses membres dans l'Union européenne ou en mettant à leur disposition des véhicules", a détaillé le ministère de l'Intérieur espagnol.

Cet homme est soupçonné par les autorités espagnoles d'avoir apporté "son soutien" au projet de l'organisation jihadiste Etat islamique de commettre des attentats dans des pays de l'Union européenne.

Proche du "milieu islamiste radical", le suspect était entendu en garde à vue par les policiers, selon une source proche de l'enquête. "Il n'était pas armé au moment de son interpellation", a-t-elle ajouté.

Le 21 août 2015, le Marocain Ayoub El Khazzani avait ouvert le feu dans un Thalys Amsterdam-Paris peu après son entrée en France, armé d'une kalachnikov, sur ordre d'Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 novembre 2015.

Il avait blessé deux passagers avant d'être maîtrisé par des militaires américains en vacances, évitant un potentiel carnage.

Au côté d'El Khazzani, quatre hommes sont poursuivis en France dans cette enquête, notamment Bilal Chatra et Redouane Sebbar. Le premier est soupçonné d'avoir joué un rôle d'éclaireur pour El Khazzani, sur son trajet empruntant la route des migrants au retour de Syrie. Le deuxième aurait, lui, participé aux préparatifs de la fusillade dans le train.

Les deux derniers hommes, Mohamed Bakkali et Youssef Siraj, également inculpés dans l'enquête menée par la Belgique, ont été remis à la France en janvier et février: Bakkali apparaît aux yeux des enquêteurs comme un logisticien essentiel de la cellule jihadiste qui a frappé la France et la Belgique en 2015 et 2016, tandis que Siraj est soupçonné d'avoir hébergé El Khazzani à Bruxelles peu avant l'attaque du Thalys.

Hasard du calendrier, cette arrestation intervient une semaine après la sortie en France du dernier film de Clint Eastwood, "le 15H17 pour Paris" relatant cet attentat, dans lequel jouent les trois Américains ayant maîtrisé El Khazzani.

Récemment, les juges en charge de l'enquête sur cet attentat déjoué avaient refusé d'organiser une reconstitution des faits, demandée par l'avocate du tireur présumé Ayoub El Khazzani.

Pour son avocate, Me Sarah Mauger Poliak, ce refus coïncidait avec la sortie de ce long-métrage qui constituait, selon elle, "une atteinte grave à la sérénité de la justice, à la loyauté des débats, à la présomption d'innocence et aux droits de la défense".

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