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Au Mexique, les chiens errants du métro ont une deuxième chance

Yamai avait une oreille presque arrachée et le regard terrifié quand il a été retrouvé errant sur les voies du métro de Mexico, parmi les plus vastes au monde.

Échappant à une mort quasi-certaine, par électrocution ou renversé par une rame, ce bâtard au pelage marron clair a été transféré vers un nouveau refuge ouvert par l'entreprise de transports, où il court et saute désormais en compagnie d'autres chiens.

"Yamai est arrivé blessé, mais après quelques semaines, il a commencé à jouer et à refaire confiance aux humains. Assister à ce processus est la plus belle partie de ce travail", déclare Katia Hernandez, 33 ans, responsable des soins de ces animaux.

Dans ce centre atterrissent des chiens retrouvés sur les voies, les quais, les wagons ou devant les guichets. Ils sont rebaptisés avec des noms en lien avec la station où il sont localisés: Yamai pour la station Jamaica, Panty pour Pantitlan ou Torny, car il se trouvait près des tourniquets, et vient de donner naissance à huit chiots.

Le vétérinaire de l'établissement, Luis Ortiz, a plusieurs théories sur la façon dont ces compagnons à quatre pattes, très nombreux à Mexico, finissent dans le métro qui transporte chaque jour 5,5 millions de personnes.

Soit "le chien suit son maître sans que ce dernier s'en rende compte jusqu'à la station" et perd ses repères en y entrant, "quand il commence à percevoir des milliers d'odeurs, de bruits, de pas et de voix différentes", puis, pris de panique, il se met à courir et atterri sur les voies, explique M. Ortiz.

Soit, ils ont été abandonnés par leurs maîtres et cherchent dans les installations souterraines "l'air chaud qui parcourt ses stations en hiver et de l'ombre quand il fait chaud", ajoute-t-il.

- Retrouvailles et adoptions -

L'histoire de Sira fait partie des réussites du jeune centre. Ce beagle s'était échappée de chez lui et déambulait depuis 10 jours dans les tunnels, jusqu'à ce que le conducteur d'une rame freine d'urgence en le voyant devant lui la semaine dernière.

"On était très tristes, puis on a appris qu'elle était ici", raconte Susana Lopez, sa maîtresse, avec Sira dans les bras, lequel présente une blessure à la bajoue, souvenir d'un contact trop rapproché avec une ligne électrique.

Mme Lopez, qui se dit très reconnaissante envers l'entreprise de transports, a appris où se trouvait Sira grâce à un reportage à la télévision sur ce lieu, inauguré la semaine dernière et financé grâce à des dons d'activistes de la cause animale et d'entreprises.

Sur la vingtaine de chiens qui y ont déjà transité, certains ont déjà été adoptés. Une douzaine de spécimens s'y trouvent actuellement et les responsables multiplient les contacts et la publicité pour trouver leurs maîtres ou un nouveau foyer.

Avant la création de cette structure, les chiens récupérés dans les entrailles de cette mégapole de 20 millions d'habitants étaient envoyées vers des association de défense des animaux, qui depuis 2013, en ont recueilli plus de 250.

"Ceci n'est ni la solution, ni la panacée" face au problème de l'abandon des mascottes, mais c'est une façon d'éviter que certains meurent "renversés ou électrocutés", estime Edgar Alfredo Abarca, responsable de la Protection civile du métro de Mexico. Outre des chiens, ses services ont déjà récupéré des serpents, des iguanes, ainsi qu'un opossum et ses six petits.

Selon les chiffres officiels de la mairie, la capitale mexicaine compte 1,5 millions de chiens errants, mais d'après Animalia, association qui les recueille, ils seraient plutôt 3 millions.

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