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Au "vaccinodrome" de Bordeaux, les heureux vaccinés voient le "bout du tunnel"

"C'est une porte qui s'ouvre" : le plus grand vaccinodrome d'Aquitaine a accueilli jeudi à Bordeaux ses premiers candidats au vaccin contre le Covid-19, pour la plupart confiants et rassurés d'être enfin protégés contre le virus, avec l'espoir de retrouver bientôt "une vie normale".

"On n'a pas hésité", confient Nadine et Xavier, 66 et 67 ans, en arrivant devant le hall 1 du Parc des expositions où le mégacentre est installé sur 3.000 m2. Pour le couple à la santé "à risque", "c'est une porte qui s'ouvre, on commence à voir le bout du tunnel".

Pourquoi s'inquiéter? "On a bien eu des vaccins quand on était petits, on fait vacciner nos enfants, c'est pareil. Il faut être confiants", souligne Nadine.

Sous un beau soleil, les futurs vaccinés arrivent au compte-goutte. Le centre qui sera ouvert 7 jours 7 de 08H00 à 20H00, n'accueillera pour cette première journée que 500 personnes, avant de monter en puissance.

"On va passer très rapidement à 750 injections et dès le milieu de la semaine prochaine, on passera à un rythme de 1.000 vaccinations par jour" qui ensuite montera jusqu'à 1.250, indique la directrice générale adjointe de l'Agence régionale de santé (ARS) Aquitaine, Hélène Junqua.

Les injections se font dans ce centre avec les vaccins Pfizer et Moderna, ce qui rassure nombre de postulants. "Si ça avait été l'AstraZeneca, je ne le prenais pas, je ne veux pas faire partie des cas", assure ainsi Chantal, 67 ans, influencée par les doutes exprimés sur ce vaccin après quelques décès par thrombose potentiellement liés à ce vaccin.

- "Sans hésitation avec le Pfizer" -

Annie, 73 ans, de Mérignac, en banlieue de Bordeaux, est venue elle aussi "sans hésitation car c'est le Pfizer qui est injecté".

Dès l'entrée du hall plutôt austère, prime à l'efficacité, le parcours est tout tracé, avec une règle simple "la marche en avant" qui veut "qu'aucun patient qui rentre ne croise personne ou ne puisse faire marche arrière", résume le médecin chef du SDIS (Centre départemental d'incendie et de secours) Philippe Bouffard qui chapeaute les opérations.

"De six chaînes vaccinales, on passera dans quelques jours à 18 pour arriver à 1.000 à 1.250 vaccinations par jour", indique-t-il. Selon lui, "on sent les gens un peu inquiets mais s'ils ont une explication claire ils adhèrent", souligne-t-il.

Les patients foulent tranquillement le sol bitumé du stand d'admission à l'espace de vaccination où les injections se font dans des petites alcoves en toile, effectuées par des infirmiers et infirmières volontaires.

"On met un point d'honneur à ce que ce soit les infirmiers et les médecins qui vaccinent", affirme l'une d'elles, Fanny, faisant allusion à la possibilité des injections en pharmacie.

Vouchaib, 65 ans, se présente pour recevoir la dose, "il a un peu le trac" mais c'est "important il vaut mieux se protéger".

L'ARS se félicite de l'affluence à Bordeaux : "les plannings se remplissent à une vitesse qui nous étonne, à 11H00 on en était déjà à 200 personnes vaccinées". "Pour les doses, nous avons une visibilité jusqu'à peu près la fin mai sur les doses que nous recevrons, que ce soit du Pfizer, du Moderna", assure Mme Junqua.

L'AstraZeneca est pour sa part "plutôt utilisé par des professionnels libéraux de ville qui assurent 30% du total des vaccinations en Nouvelle- Aquitaine", précise-t-elle.

En Nouvelle-Aquitaine, où 199 centres sont désormais ouverts, le taux d'incidence est l'un des plus faibles de l'Hexagone mais a récemment augmenté pour atteindre une incidence de plus de 213 cas pour 100.000 habitants. En Gironde, cette incidence a grimpé à 260, tandis que la Dordogne est le département le plus touché de la région avec une incidence de 330. Un autre grand centre pourrait voir le jour à Périgueux.

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