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Aux Bahamas, l'attente interminable des proches des sinistrés de l'ouragan Dorian

Dans les cris et les larmes de joie, Catherine Russel enlace, embrasse sa famille et ses proches qui ont attendu toute la journée mercredi à l'aéroport de Nassau, où les secours ramènent les évacués de Grand Abaco, l'une des îles des Bahamas dévastée par l'ouragan Dorian.

Avec son petit-fils, Chrishon, elle a réussi à quitter par hélicoptère la principale ville de l'île, Marsh Harbour, décimée par la pluie et les vents.

"Je suis heureuse, le simple fait de la voir m'enlève un énorme poids", assure au bords des larmes, Raevyn Bootle, 18 ans en accueillant une de ses proches, Fatima Rolle. Avec sa soeur Meghan, elles vont encore patienter dans la partie privée de l'aéroport international de la capitale car leur mère et leur tante doivent être dans l'un des vols suivants. "On ne savait rien et maintenant, c'est sûr, elles vont arriver", dit-elle en souriant.

Le ballet des hélicoptères qui s'envolent pour les zones sinistrées du nord de l'archipel a débuté tôt mercredi matin. Devant un hangar, les ambulances attendent les blessés, qui arrivent au compte-gouttes, pour les transporter vers les hôpitaux locaux.

"La seule façon de savoir si nos proches vont bien c'est de les voir sortir", explique Martysta Turnquest, 25 ans, la cousine de Raevyn et Meghan, "tout ce que nous avions est sur cette île et nous n'avons plus rien".

Les rares et brefs contacts avec les habitants des zones ravagées se font par téléphone satellitaire, et c'est souvent un billard à trois bandes.

- "C'est extrêmement stressant" -

"Hier soir, la mère de Raevyn et Meghan a pu appeler notre tante qui vit dans l'Etat de Washington (au nord-ouest des Etats-Unis) qui à son tour nous a appelé à Nassau", raconte Martysta.

"C'est extrêmement stressant", souligne-t-elle , "mais nous sommes là, prêtes à accueillir nos proches".

Les retrouvailles sont également émouvantes entre Alix Thomson, et son père, Richardo. Cette mère d'un petit garçon de un an, Logan, avait choisi de rester dans sa maison sur l'île de Man-o-War Cay, au nord-est de Marsh Harbour. Mais elle a dû se réfugier chez un voisin, où elle a attendu les secours.

"Au début tout allait bien mais le plafond a commencé à s'écrouler, il faisait trop mauvais dehors alors on a dû se réfugier dans les placards... et puis il a fallu partir en courant", raconte-t-elle.

La petite île a été complètement ravagée, dit-elle. "Il n'y a plus rien, plus de magasin, de marina, 80% des maisons sont détruites. J'espère qu'ils pourront reconstruire mais je ne vois pas ça arriver dans les prochains mois, plutôt les prochaines années".

A leur arrivée à Nassau, les autorités fournissent aux évacués un téléphone portable et une carte SIM pour pouvoir contacter leurs proches. Mais les communications par cellulaire étaient encore presque impossibles mercredi soir dans les zones sinistrées.

Dorian a provoqué des dégâts catastrophiques sur les îles Abacos et à Grand Bahama, au nord de l'archipel des Caraïbes, où l'ouragan est longtemps resté quasi-immobile. Il est tombé jusqu'à 76 cm de pluie et les vents violents ont pulvérisé les maisons.

Le bilan officiel, toujours provisoire, s'établit à 20 morts, selon les autorités de l'archipel, alors que 70.000 personnes ont besoin d'une aide immédiate selon l'ONU. Marsh Harbour, la plus grande ville de Grand Abaco, est détruite à 60%, et l'aéroport local est sous les eaux.

L'eau commençait toutefois à refluer mercredi, a indiqué un membre d'une organisation de secours internationale qui avait survolé la zone.

L'aide internationale s'organise. Les gardes-côtes américains ont envoyé des hélicoptères sur l'archipel pour évacuer les malades. La marine britannique participe aussi aux efforts avec des kits de première urgence.

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