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BAE Systems remporte un contrat de plus de 22 mds EUR pour des frégates australiennes

L'Australie a octroyé vendredi une commande de frégates à 20 milliards de livres (22,6 milliards d'euros) au britannique BAE Systems, ce qui illustre l'ambitieux programme naval de Canberra et semblait rassurer Londres avant le Brexit.

BAE l'a emporté aux dépens de la société italienne Fincantieri et de l'espagnole Navantia SA.

Il s'agira des "bâtiments de guerre anti sous-marins les plus avancés du monde" qui contribueront à la sécurité de l'Australie pendant des dizaines d'années à venir, s'est félicité le Premier ministre australien Macolm Turnbull.

Ce sont des frégates de classe Hunter qui pourront "conduire toute une série de missions de manière indépendante ou dans le cadre d'un groupe opérationnel, avec une portée et une endurance suffisantes pour opérer efficacement à travers la région", a-t-il ajouté.

Un des éléments clé de ce contrat aux yeux de Canberra est qu'une bonne partie de la construction doit être réalisée en Australie afin de favoriser les emplois dans la construction navale.

Les neuf frégates seront assemblées selon un "design inspiré du navire de combat britannique Type 26".

- Bonne nouvelle pour Londres -

Le gouvernement britannique s'est empressé de crier victoire. "L'ampleur et la nature de ce contrat placent le Royaume-Uni à la pointe de la conception et de l'ingénierie maritime, et montre ce que l'industrie et le gouvernement britanniques peuvent réaliser en travaillant ensemble", s'est réjouie la Première ministre Theresa May.

"Cet accord est le résultat de quatre ans d'intenses échanges", a souligné Downing Street, mentionnant notamment des discussions bilatérales impliquant Mme May et M. Turnbull, tenues plus tôt cette année.

Ce contrat est un coup de pouce bienvenu pour Mme May, au moment où son gouvernement est enlisé dans les négociations du Brexit et tente malgré tout de promouvoir ses liens commerciaux dans le monde.

Londres est en outre sous un feu nourri de critiques de la part de grands groupes industriels, qui s'inquiètent des dégâts que causeraient un possible échec des discussions avec Bruxelles, le géant Airbus ayant même menacé de quitter le pays.

Pour BAE Systems, il s'agit d'une bonne nouvelle de plus pour un groupe qui dépend beaucoup des commandes étrangères, au moment où le gouvernement britannique se montre plus économe sur le plan militaire.

Il avait signé un contrat avec la Qatar fin 2017 portant sur 24 avions de combat Eurofighter Typhoon pour 8 milliards de dollars, auquel se sont ajoutés neuf avions d'entraînement Hawk, a précisé BAE vendredi.

- Contrer Pékin ? -

Il négocie désormais avec l'Arabie Saoudite une commande géante de 48 Typhoon, ce qui représenterait une bouffée d'air frais pour la production d'Eurofigher, dont le programme avait connu moins de succès récemment entraînant la suppression de 1.400 emplois en octobre 2017 au sein de BAE.

Le contrat des frégates ne se traduira pas néanmoins par la création de nombreux emplois au Royaume-Uni puisqu'elles seront construites en Australie.

Selon Canberra, les nouvelles frégates seront construites à Adélaïde sous le contrôle de la compagnie ASC Shipbuilding, une société publique australienne spécialisée dans l'industrie de la défense, avec plus de 4.000 emplois créés.

Les frégates remplaceront neuf bâtiments de classe Anzac. Elles doivent entrer en service à la fin des années 2020, constituant ainsi l'épine dorsale de la flotte de surface de la marine australienne, dans le cadre d'un vaste programme d'équipement qui comprend également douze nouveaux sous-marins et douze navires de patrouille.

Cette augmentation des dépenses de défense survient au moment où Pékin montre ses muscles dans la région, avec un renforcement de ses moyens militaires dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale, et alors que la Corée du Nord reste sous haute surveillance.

Cette semaine, Canberra a annoncé 5,2 milliards de dollars d'investissements pour développer et construire des drones américains destinés à des opérations militaires conjointes et à la surveillance des océans, y compris la mer de Chine méridionale.

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