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Banijay et Betclic, les champions de la télé et des paris sportifs, déboulent en Bourse

Banijay, géant mondial de la télévision, et Betclic, poids lourd européen du pari sportif en ligne, ont fait leur entrée en Bourse vendredi à Amsterdam sous le nom de FL Entertainment, groupe piloté par le magnat français de l'audiovisuel Stéphane Courbit.

C'est un nouveau gros coup à l'actif de l'homme d'affaires qui, en quinze ans, a fait de Banijay le numéro un mondial de la production indépendante de programmes audiovisuels, avec plus de 120 sociétés implantées dans 22 pays, à l'origine de nombreuses émissions et séries à succès telles que "Koh-Lanta", "Peaky Blinders", "Black Mirror" ou "MasterChef".

Cette pépite du divertissement et Betclic cohabitent désormais dans l'entité FL Entertainment, dont la valeur boursière est estimée à 4,1 milliards d'euros, bien au-delà de celles des groupes TF1 et M6 réunis, qui projettent de fusionner pour former un autre mastodonte européen de la télévision.

Le titre FL Entertainment s'est apprécié de 4,53% à 11,5 euros peu après son début de cotation à la Bourse d'Amsterdam, et a clôturé vendredi au même niveau, selon le site de l'opérateur Euronext.

FL Entertainment a remplacé le Spac Pegasus Entrepreneurs, un véhicule d'investissement coté sur le marché néerlandais depuis décembre et contrôlé par la société d'investissement Tikehau Capital et Financière Agache, holding de la famille de Bernard Arnault, propriétaire de LVMH et du groupe de presse Les Échos-Le Parisien.

Passer par un spac – une structure lancée pour lever des fonds et entrer sur une place boursière - offre l'avantage d'une procédure moins complexe qu'une entrée en Bourse classique.

Jusqu'ici 646 millions d'euros ont été apportés à cette opération dont 250 millions d'euros par Financière Lov, holding détenue majoritairement par Stéphane Courbit, qui a investi dans Betclic en 2007 et fondé Banijay en 2008.

Outre Stéphane Courbit qui demeure l'actionnaire principal de FL Entertainment avec un peu plus de 46% du capital et 72% des droits de vote, la structure compte parmi ses actionnaires Vivendi (environ 19%), la Société des bains de mer de Monaco (10%), Fimalac (7%) et le géant italien de l'édition De Agostini (5%).

Elle est présidée par Stéphane Courbit et dirigée par l'ancien banquier François Riahi.

– Montée en puissance mondiale –

Coter FL Entertainement en Bourse permet de simplifier sa structure capitalistique et d'accélérer sa croissance avec de l'argent frais.

"Nous opérons dans des métiers où il y a une consolidation" en particulier dans la production télévisée, où "les clients sont en train de devenir mondiaux", opérateurs de streaming comme "clients traditionnels", soulignait en mai M. Riahi, également directeur général de Financière Lov.

Or "le secteur de la production télé est fragmenté", observait-il.

Avec seulement 3% de parts de marché, Banijay, fort d'un des plus vastes catalogues de titres au monde hors géants américains, domine un marché de la télévision sur lequel les 10 premiers du secteur représentent un peu moins de 15%, rappelait-il.

Entrer en Bourse pourrait permettre à Banijay, qui a grossi à coups d'acquisitions, de poursuivre cette politique plus facilement et avec plus de moyens à l'international, notamment en Asie où le groupe est peu présent.

D'autant que Betclic, qui tire plus de 90% de ses revenus de ses activités en Europe (France, Portugal, Italie, Pologne, Allemagne), compte aussi s'étendre en Amérique du Sud et en Afrique.

FL Entertainment compte monter en puissance au niveau mondial sur les marchés en constante croissance de la production de contenus, évalué en 2021 à environ 200 milliards d'euros, et sur celui des paris sportifs, qui devrait représenter 115 milliards d'euros en 2027.

Le groupe vise ainsi en 2022 un chiffre d'affaires de 3,8 milliards d'euros. L'an passé, Banijay a réalisé 2,8 milliards de chiffre d'affaires et Betclic 835 millions d'euros.

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