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Banque: face aux grands écarts tarifaires, il faut "faire jouer la concurrence"

Quel est l'intérêt de souscrire à un "package" de services bancaires en 2020 ? "Mitigé", répond l'association de défense des consommateurs CLCV dans son comparatif annuel publié lundi, qui conseille "de faire jouer la concurrence" face à des "écarts importants de prix".

CLCV a passé au crible les tarifs en vigueur au 1er février de 127 banques en métropole et en outremer en les appliquant à trois types de profils de consommateurs : le "petit" client bancaire utilisant peu de services, le "consommateur moyen" soit un couple avec un compte joint utilisateur standard de services bancaires et, enfin, le "gros consommateur" ou un couple recourant souvent à des services bancaires haut de gamme.

L'association a alors procédé à une comparaison entre les tarifs de services bancaires payés "à la carte", de manière unitaire, et ceux regroupés dans une offre de "package" pour un prix forfaitaire, pour retenir à l'issue du test l'option la moins chère.

Pour le "petit" client bancaire, l'avantage va aux services bancaires à la carte, car le package ne l'avantagera que dans 12 établissements bancaires traditionnels sur les 101 qui proposent cette formule en métropole.

Le package "sera avantageux financièrement dans 51,5% (des établissements, NDLR) pour notre +consommateur moyen+ et dans 55,4% pour notre +gros consommateur+ de services", poursuit l'association.

Car si les coûts moyens de la formule la moins chère entre le package et la souscription à l'unité n'augmentent pas pour les différents profils, il existe quand même "de véritables disparités" tarifaires.

- Hausse ciblée de services -

En métropole, selon les profils, "les consommateurs paieront leur panier de services plus cher qu'en 2019" dans 32 à 44% des banques du panel étudié. Et l'association de constater que "les clients de la Banque Postale et de la Société Générale subissent une augmentation sur plusieurs (des) profils".

Même tendance à la hausse sur certains services, comme la carte à débit immédiat, les frais de tenue de compte ou des opérations occasionnelles (virement en agence, chèque de banque, opposition...)

Il faut "faire jouer la concurrence", exhorte CLCV. Elle souligne qu'un "panier identique d'opérations peut être facturé jusqu'à 2,6 fois plus cher" entre une formule à la carte et une offre groupée, le plus souvent au détriment du "petit" consommateur.

De grands écarts tarifaires sont notamment présents dans les réseaux bancaires mutualistes, en particulier au Crédit Agricole, dont certaines caisses régionales figurent pourtant parmi les établissements les mieux disants, constate CLCV.

"Il faut être vigilant au sein de sa propre banque", recommande Sandrine Perrois, juriste de CLCV, interrogée par l'AFP : "l'intérêt pour le consommateur, c'est de lister quels types de services il utilise et en fonction de cela de regarder le détail des offres groupées proposées".

- Avantage tarifaire aux banques en lignes -

L'association a également établi un palmarès des banques de réseaux traditionnelles en métropole en fonction des profils de consommateurs. Selon ce classement, LCL, enseigne de Crédit Agricole, et Crédit Coopératif, enseigne du groupe BPCE, apparaissent comme les banques traditionnelles les moins chères pour le petit consommateur ; BNP Paribas la meilleur marché pour le client bancaire "moyen" et enfin Crédit Coopératif pour le "gros consommateur" bancaire.

Mais face à elles, les banques en ligne (Boursorama, Fortuneo, Hello Bank, ING Direct, Monabanq) alignent des coûts moyens stables, et largement inférieurs, depuis 2018.

Côté bancassureurs (Allianz Banque, Axa Banque et MACIF), les coûts moyens augmentent en 2020 pour les profils "moyens" et "gros consommateur" du fait de la hausse du tarif de l'assurance moyens de paiement chez Axa Banque.

CLCV note qu'après une année de gel tarifaire, demandée par la présidence de la République en raison du conflit des "gilets jaunes", certains tarifs, notamment le prix des cartes bancaires, augmentent plus fortement en 2020 que ce qui était prévu en 2019.

Quant aux frais pour incidents, désormais plafonnés pour la clientèle fragile, "quelques banques sont allées au-delà des engagements pris sur les plafonnements", souligne l'association.

Certaines -soit huit caisses du Crédit Agricole, celles de Crédit Mutuel Bretagne et Sud-Ouest et Fortuneo- ont même opté pour la gratuité de neuf types de frais d'incidents bancaires, souligne l'association qui publie les résultats détaillés de son étude sur son site .

  1. www.clcv.org

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