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BCE: les achats d'actifs cesseront quand l'inflation sera jugée suffisante

La Banque centrale européenne voit l'inflation converger en zone euro vers son objectif à moyen terme, mais pas au point de pouvoir décider d'en finir avec son programme de soutien à l'économie, a déclaré mercredi son président.

Les achats nets (le "QE") de dette sur le marché "arriveront à leur terme lorsque les progrès vers un ajustement soutenu de la trajectoire de l'inflation seront jugés suffisants", a déclaré Mario Draghi, président de la BCE, lors d'une conférence organisée par l'Université Goethe à Francfort.

Jeudi dernier, le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé d'abandonner un engagement de longue date pour augmenter ses achats d'obligations si nécessaire. Les marchés guettent désormais tout indice indiquant un prochain resserrement monétaire.

Alors que le spectre de déflation a disparu et que la zone euro affiche sa cinquième année d'affilée de croissance, en partie grâce au QE, la BCE est attendue pour mettre un terme en fin d'année à ses rachats de dette effectués à plus de 2.300 milliards d'euros depuis 2015.

Mais l'inflation demeure en deçà de l'objectif "proche de 2%" fixé par la BCE, laquelle a abaissé sa prévision à 1,4% pour 2019 et l'a maintenue à 1,7% à l'horizon 2020.

L'inflation hors prix de l'énergie et des matières premières "reste modérée par rapport aux reprises précédentes" et des risques à la baisse subsistent avec "les possibles retombées des nouvelles mesures commerciales annoncées par l'administration américaine" ainsi que les taux de change, a souligné M. Draghi.

Un euro fort constitue un frein à l'inflation, en rendant les importations meilleur marché pendant que cela nuit à la compétitivité des exportations.

La BCE veut voir le jour venir où l'inflation en sera à un stade où elle peut se passer du soutien des achats d'actifs, ce qui signifie qu'elle soit "résiliente" dans le vocabulaire de banquier central.

Le "défi" pour la BCE est de trouver le moment pour mettre un terme au QE sans que cela change les conditions financières "à tel point que l'objectif d'inflation soit compromis", a déclaré Peter Praet, chef économiste de la BCE, lors de la même conférence.

"Toute modification de l’orientation monétaire crée un choc, positif ou négatif, sur l’économie", a pour sa part souligné Yves Mersch, membre du directoire de la BCE, dans un entretien mercredi au Luxemburger Wort.

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