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Bic: le PDG Bruno Bich cède les rênes à son fils Gonzalve

Changement de génération chez Bic, le géant français des stylos, briquets et rasoirs: le PDG Bruno Bich va démissionner en mai, cédant la place à son fils aîné Gonzalve Bich, 39 ans, qu'il préparait depuis plusieurs années à sa succession.

Gonzalve Bich, petit-fils du fondateur du groupe, le "baron" Marcel Bich, doit être nommé directeur général, tandis que Pierre Vareille, actuellement vice-président du conseil d'administration, sera proposé à la présidence lors de l'assemblée générale ordinaire le 16 mai, selon un communiqué du groupe.

Bic revient ainsi à une direction bicéphale, comme avant 2016 quand Bruno Bich avait repris seul les commandes en tant que PDG suite au départ surprise du directeur général de l'époque, Mario Guevara.

A bientôt 72 ans, soit la limite d'âge statutaire du groupe, Bruno Bich ne cachait pas depuis 2016 son intention de faire un mandat bref de 2 ans, le temps de "finir de bien préparer" l'aîné de ses trois fils à prendre la relève.

"Je suis confiant dans la capacité de Gonzalve et de ses équipes à inventer le futur de Bic", a déclaré Bruno Bich dans le communiqué publié mercredi.

"Gonzalve incarne nos valeurs, notre passion pour les produits et nos consommateurs. Dans les responsabilités qu'il a exercées au cours des 15 dernières années, il a prouvé son engagement, démontré sa vision stratégique et ses qualités opérationnelles", a estimé son père.

- "Les chiens ne font pas des chats" -

Après un début de carrière comme consultant au cabinet Deloitte aux Etats-Unis, Gonzalve Bich est entré chez Bic en 2003, chargé de développer l'activité en Asie. Il a progressivement grimpé dans la hiérarchie, devenant directeur général délégué en juin 2016, et également directeur des opérations depuis janvier 2017.

Visage poupin, fines lunettes et silhouette carrée, Gonzalve Bich ne partage pas qu'une ressemblance physique avec son père. Comme lui, il est aussi très discret et préfère parler de sa passion pour l'empire familial, coté en Bourse mais contrôlé à 44% par les héritiers du fondateur.

"Les chiens ne font pas des chats", glissait il y a un an à l'AFP, avec un sourire en coin, ce diplômé de Harvard en histoire et relations internationales, parlant couramment anglais et maîtrisant aussi l'espagnol.

Né aux Etats-Unis, où il réside avec sa famille, et ayant la double nationalité française et américaine, Gonzalve Bich confiait alors à l'AFP aimer passer du temps dans les usines du groupe et visiter fréquemment des magasins, pour inspecter incognito la présentation des produits Bic dans les rayons et observer les comportements des consommateurs.

- Contexte difficile pour Bic -

Gonzalve Bich arrive toutefois dans un contexte délicat pour Bic. La rentabilité du groupe s'effrite depuis plusieurs années et il souffre tout particulièrement dans son activité rasoirs, dont le marché est bouleversé par l'irruption de nouveaux concurrents exclusivement en ligne qui font baisser les prix, surtout aux Etats-Unis, comme le Dollar Shave Club.

Le groupe a commencé à riposter en lançant l'an dernier en France, puis au Royaume-Uni, sa propre plateforme internet de vente par abonnement, le Bic Shave Club. Une petite révolution pour Bic, guère accoutumé à vendre directement aux consommateurs.

Agé de 60 ans, Pierre Vareille est quant à lui administrateur indépendant de Bic depuis 2009 et vice-président et administrateur référent depuis 2016. Il a débuté sa carrière en 1982 chez Vallourec, a exercé diverses fonctions chez GFI Aerospace, Faurecia et Péchiney, a été de 2004 à 2008 directeur général du constructeur britannique d'équipements automobiles Wagon PLC, puis PDG de FCI et enfin directeur général de Constellium de 2012 à 2016.

"Professionnel expérimenté et respecté", Pierre Vareille "a une excellente connaissance de notre entreprise" et "apportera un soutien solide à Gonzalve et à ses équipes", a estimé Bruno Bich.

Ces changements de gouvernance, qui étaient attendus par le marché, n'influaient que modérément sur le cours de Bourse de Bic mercredi: l'action progressait de 0,24% à 85,20 euros vers 11H11 (10H11 GMT), pendant que le CAC 40 gagnait 0,55%.

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