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Blanchiment: Danske Bank fait l'objet d'une enquête américaine

Danske Bank, la plus grande banque danoise, secouée par un gigantesque scandale de blanchiment d'argent, a annoncé jeudi faire l'objet d'une enquête des autorités américaines.

"Danske Bank a (...) reçu des demandes d'information de la part du département de la Justice américain en lien avec une enquête pénale sur la branche estonienne de la banque", a-t-elle écrit dans un communiqué.

Elle a indiqué coopérer et ignorer la durée de l'enquête.

Sa filiale estonienne est au centre du scandale, puisque selon un rapport indépendant commandé par la banque, elle a vu transiter entre 2007 et 2015 quelque 200 milliards d'euros à travers les comptes de 15.000 clients étrangers non-résidents en Estonie. Les transactions ont été faites en dollars et en euros.

Une part importante de ces fonds a été jugée suspecte, ce qui pourrait porter la somme d'argent sale à plusieurs dizaines de milliards d'euros, provenant essentiellement de Russie.

La présentation du rapport avait entrainé la démission du directeur-général de l'institution, Thomas Borgen.

L'extraterritorialité des lois américaines, en vertu du Foreign Corrupt Practices Act (FCPA) de 1977, permet aux États-Unis de traquer les malversations d'une entreprise partout sur le globe, dès lors que ses transactions transitent par le circuit financier américain ou sont faites en dollars.

Le scandale, qualifié par le ministre danois des Entreprises de "plus grande affaire de blanchiment en Europe", fait l'objet de plusieurs enquêtes au Danemark mais aussi au Royaume-Uni et est dans le collimateur de l'UE.

En outre, l'autorité danoise des marchés financiers a demandé à Danske Bank de réserver 10 milliards de couronnes (671 millions d'euros) pour s'assurer de sa solvabilité.

La banque a annoncé avoir augmenté son ratio de fonds propres CET1, désormais autour de 16% (contre 14-15% auparavant).

Du côté des actionnaires, les incertitudes demeurent.

"A l'heure actuelle, il n'existe encore aucune certitude quant au montant d'une amende", a relevé le quotidien économique Børsen.

Pour l'analyste de Sydbank Mikkel Emil Jensen, "les autorités américaines ont historiquement toujours imposé de lourdes amendes dans de tels cas. La probabilité d'une amende a donc nettement augmenté", a-t-il déclaré à l'AFP.

A la Bourse de Copenhague peu avant midi, le titre du groupe perdait 3,55%, à 160,35 couronnes dans un marché en baisse (-2,84%).

Depuis le début de l'année, l'action Danske Bank a perdu 33,36%.

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