Accueil Actu

Blanchiment: Danske Bank poursuit sa dégringolade en Bourse

Empêtrée dans un énorme scandale de blanchiment qui lui vaut une enquête de la justice américaine, la plus grande banque danoise, Danske Bank, chutait lourdement en Bourse vendredi.

Son titre perdait 10,47%, à 142 couronnes (19 euros), après l'ouverture des échanges dans un marché orienté à la baisse (-1,5%), portant à près de 40% la perte de la valeur du titre depuis le début de l'année.

"L'action est sous pression après des révélations du Financial Times (vendredi) sur une activité de +trading miroir+", a expliqué à l'AFP l'analyste de Sydbank, Mikkel Emil Jensen.

Le quotidien économique fonde ses révélations sur un mémo interne selon lequel la filiale estonienne de la banque a réalisé des transactions miroir allant jusqu'à 8,5 milliards d'euros en un an.

Le "trading miroir" consiste à dupliquer les transactions réalisées par un autre trader et les copier automatiquement dans le portefeuille du client, même si celui-ci n'est pas connecté.

L'existence de cette activité controversée avait été décisive lorsque la Deutsche Bank avait écopé en 2017 d'une amende de près de 630 millions de dollars à l'issue d'une enquête des autorités américaines et britanniques pour blanchiment d'argent en provenance de Russie.

Dans le cas de Danske Bank, c'est sa filiale estonienne qui est au centre du scandale et intéresse le ministère de la justice américain.

Selon un rapport indépendant commandé par la banque, elle a vu transiter entre 2007 et 2015 quelque 200 milliards d'euros à travers les comptes de 15.000 clients étrangers non-résidents en Estonie. Les transactions ont été faites en dollars et en euros.

Une part importante de ces fonds a été jugée suspecte, ce qui pourrait porter la somme d'argent sale à plusieurs dizaines de milliards d'euros, provenant essentiellement de Russie.

La présentation du rapport avait entraîné mi-septembre la démission du directeur général de l'institution, Thomas Borgen. Le directeur de la banque pour le Danemark, Jesper Nielsen, occupe désormais ce poste par intérim.

Le scandale, qualifié par le ministre danois des Entreprises de "plus grande affaire de blanchiment en Europe" dans un pays traditionnellement cité pour son faible niveau de corruption, fait l'objet de plusieurs enquêtes au Danemark mais aussi au Royaume-Uni et est dans le collimateur de l'UE.

En outre, l'autorité danoise des marchés financiers a demandé à Danske Bank de réserver 10 milliards de couronnes (1,34 milliard d'euros) pour s'assurer de sa solvabilité.

À lire aussi

Sélectionné pour vous