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Brexit: la patience des entreprises britanniques "est à bout", avertit le patronat

La patience des entreprises britanniques "est à bout" face au manque de clarté du gouvernement à moins de neuf mois du Brexit, a prévenu mardi une importante organisation patronale, à quelques jours d'une réunion ministérielle cruciale.

L'organisation des British Chambers of Commerce (BCC), qui regroupe 52 chambres du commerce régionales britanniques, a exigé une plus grande clarté sur les relations commerciales avec l'UE après le Brexit, prévu fin mars 2019, ainsi qu'un arrêt des querelles politiciennes qui entravent les négociations de Londres avec Bruxelles.

"Pendant deux ans, les entreprises ont été patientes. Nous avons soutenu le besoin du gouvernement de trouver le meilleur accord possible pour l'économie britannique", a expliqué Adam Marshall, le directeur général des BCC, dans un communiqué.

"Désormais, la date de sortie de l'UE approche pour le Royaume-Uni et la patience des entreprises est à bout", a-t-il tonné.

Les BCC ont souligné que l'incertitude prolongée quant aux relations commerciales des deux côtés de la Manche décourageait l'investissement des entreprises. Les derniers chiffres de l'Office des statistiques nationales publiés la semaine dernière ont fait état d'un repli de 0,4% de l'investissement des sociétés au Royaume-Uni au premier trimestre.

Selon les BCC, les autorités britanniques n'ont répondu clairement qu'à 2 des 24 questions que les entreprises sont en droit de se poser quant aux conséquences pratiques du Brexit - à savoir l'emploi des Européens au Royaume-Uni après le Brexit et les standards industriels à respecter.

Elles déplorent l'absence de réponse concrète sur tous les autres sujets, dont le transport aérien de marchandises, la présence ou non de visas supplémentaires pour les voyages d'affaires en Europe ou encore l'instauration potentielle de tarifs douaniers sur le commerce entre le Royaume-Uni et l'UE.

Les lobbies des entreprises ont tous à l'esprit une réunion cruciale du gouvernement de Theresa May qui est censé unifier sa position vendredi sur la délicate question de la future relation commerciale et douanière avec l'UE.

En réponse à ces craintes, le ministre des Finances, Philip Hammond, a reconnu devant la Chambre des Communes qu'il était "urgent d'établir la feuille de route" du gouvernement pour les négociations.

"Je pense que le point de vue des entreprises, qui sont de grands générateurs d'emploi, de richesse et de prospérité pour notre pays, doit toujours être pris en compte avec beaucoup de soin", a-t-il souligné.

Le ministre est partisan d'un Brexit "doux", en vertu duquel le Royaume-Uni maintiendrait un lien commercial très étroit avec l'UE.

Lors de la réunion du gouvernement vendredi à Chequers, la résidence de campagne de la Première ministre, M. Hammond et les autres partisans d'une approche conciliante feront face aux partisans d'un Brexit "dur", ou sans concession, comme le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson.

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