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Brexit: les entreprises doivent se préparer à une absence d'accord, prévient le président du Medef

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a appelé mercredi les entreprises françaises à se préparer à un échec des négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, estimant que ce scénario du "pire" restait "possible".

"Je m'adresse aux entrepreneurs français: à ce jour, rien n'est sûr quant aux conditions du divorce prévu le 29 mars 2019", a lancé M. Roux de Bézieux lors de l'université d'été de la principale organisation patronale.

"Sans un accord équilibré, ce sera le +hard Brexit+ avec des conséquences incalculables", a-t-il poursuivi, en présence de David Lidington, secrétaire d'Etat auprès du cabinet de la cheffe du gouvernement britannique Theresa May.

Pour le responsable patronal, il s'agirait là du "pire" scénario. "Il n'est pas sûr" mais "il reste possible. Alors, évaluez maintenant quelles pourraient être les conséquences pour votre activité d'un +hard Brexit+", a-t-il mis en garde.

Lors d'une réunion gouvernementale lundi, Edouard Philippe a lui aussi mis en garde contre un risque de "hard Brexit", demandant à ses ministres de "préparer les mesures de contingence qui seraient nécessaires dans leur champ de compétence pour atténuer les difficultés liées à ce défi inédit".

Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d'ici au sommet européen d'octobre pour pouvoir organiser le retrait britannique de l'UE mais les négociations patinent, suscitant des craintes d'une absence d'accord.

"Même s'il y a eu des progrès dans les négociations qui ont eu lieu durant l'été, nous n'en savons pas beaucoup plus sur ce que sera notre vie quotidienne après votre départ", a regretté mercredi Geoffroy Roux de Bézieux, s'adressant à David Lidington.

"Notre souci immédiat est d'éviter tout vide juridique à la date du retrait. Nos entreprises ont besoin d'un cadre clair et prévisible", a-t-il ajouté.

"Nous respectons la position de l'UE et ne cherchons pas à déstabiliser l'intégrité du marché unique que nous quittons", a répondu M. Lidington.

"Il s'agit de trouver un compromis susceptible de concilier les intérêts fondamentaux du Royaume-Uni et de l'Union européenne. Pas seulement nos intérêts. L'UE est un exportateur net de biens au Royaume-Uni", a-t-il rappelé.

Sans nouvel accord commercial, le Royaume-Uni se verrait appliquer les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de barrières douanières et tarifaires.

"Les perturbations pratiques et les pertes à court terme inévitables pour les entreprises en cas de +No Deal+, ne feraient qu'alimenter le ressentiment, la division et les forces politiques radicales prêtes à en profiter", a mis en garde le ministre britannique.

Le Royaume-Uni est l'un des rares pays avec lequel la France affiche un excédent commercial, ce qui fait craindre au patronat un lourd impact pour les entreprises tricolores en cas d'absence d'accord commercial.

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