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Bure: quatre blessés très légers lors d'échauffourées aux abords du site

Un gendarme et trois opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse) ont été légèrement blessés dimanche lors de brefs affrontements aux abords du bois Lejuc, évacué il y a dix jours, a indiqué la préfecture.

"Il y a un blessé léger du côté des gendarmes, une légère blessure à la cuisse après avoir tenté de franchir une clôture, et trois blessés très légers du côté des manifestants, ce sont des écorchures", a précisé la préfète de la Meuse, Muriel Nguyen, lors d'un point presse à Bure.

Au lendemain d’échauffourées dans la même zone samedi, "environ 150 militants radicaux, cagoulés, masqués et munis de pierres, de bâtons, de boucliers" ont repris dimanche à la mi-journée la direction du bois Lejuc et "s'en sont pris très violemment aux forces de l'ordre", a-t-elle ajouté.

Des véhicules de la gendarmerie ont été caillassés, "des vitres ont été brisées", a détaillé la préfète.

Les gendarmes mobiles ont fait usage de gaz lacrymogène pour repousser assez rapidement les opposants vers une route départementale, a constaté une journaliste de l'AFP.

Ils ont alors tenté d'ériger une barricade, avant d'être tous redirigés vers le village de Mandres-en-Barrois d'où ils étaient partis.

Huit personnes non identifiées ont été interpellées pour "participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser" et certains "pour violences aggravées", a-t-on appris auprès du parquet de Bar-le-Duc.

"Le week-end se termine sans débordement majeur, les échauffourées ont été beaucoup plus limitées que lors des manifestations précédentes", a souligné Mme Nguyen.

"Un dispositif de sécurisation adapté sera maintenu dans la durée, il est évolutif, préventif, réactif", a-t-elle précisé.

Samedi après-midi, des affrontements, sans incident grave, avaient déjà eu lieu entre les forces de l'ordre et environ 300 manifestants (400 selon les organisateurs) lorsque le cortège s'était approché du bois Lejuc, épicentre de la contestation au projet Cigéo qui vise à enfouir 500 m sous terre les déchets nucléaires français les plus radioactifs.

Un arrêté préfectoral interdisant toute manifestation dans la zone "a permis de limiter les risques et il n'y a pas eu de réoccupation illicite du bois Lejuc", a estimé la préfère, constatant que "la mobilisation (avait) été moins importante" que lors des précédents rassemblements.

"Vingt-six comités de lutte" se sont rencontrés pendant le week-end dans une grange de Mandres-en-Barrois, un rassemblement prévu de longue date mais qui a pris une autre dimension avec l'évacuation du bois Lejuc le 22 février.

Une quinzaine d'opposants qui occupaient le bois Lejuc depuis l'été 2016 avaient été évacués à l'aube lors d'une opération surprise menée par 500 gendarmes.

Le site, vaste de 221 hectares, a été retenu par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour y procéder à des forages exploratoires avant de déposer en 2019 une demande d'autorisation formelle de création du lieu de stockage des déchets nucléaires.

"Le dialogue est ouvert avec les opposants légaux au projet d’enfouissement des déchets nucléaires", ont réaffirmé dans un communiqué commun le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu.

Comme annoncé fin janvier, un "comité de haut niveau" doit se tenir mercredi au ministère de la Transition écologique réunissant des parlementaires, des élus locaux, des producteurs de déchets (EDF, Orano (ex-Areva), CEA), et l'Andra pour "définir le projet de territoire associé au projet Cigéo".

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