Accueil Actu

Castaner défend le LBD, sans lequel il y aurait selon lui "plus de blessés"

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a défendu vendredi l'utilisation par les forces de l'ordre du lanceur de balle de défense controversé LBD, accusé de causer des blessures graves chez les manifestants, estimant qu'il y aurait sans lui "beaucoup plus de blessés".

M. Castaner réagissait notamment aux déclarations du Défenseur des droits Jacques Toubon, qui a demandé jeudi la suspension du recours au LBD, très utilisé lors des manifestations de "gilets jaunes", en raison de sa "dangerosité".

"Si vous supprimez les moyens de défense à nos forces de l'ordre, il leur reste quoi? Il leur reste le contact physique - et il y aura certainement beaucoup plus blessés- ou il leur reste l'utilisation de leurs armes de poing qui est la solution ultime", a déclaré M. Castaner sur Europe 1.

"Nous avons besoin de pouvoir utiliser des lacrymogènes, des outils comme le LBD" pour "continuer à protéger l'ordre public" face à une "grande violence" et à "des attaques systématiques contre nos institutions" et "nos forces de l'ordre", a-t-il ajouté.

Les forces de l'ordre "ont le droit d'utiliser la force quand elle est nécessaire et toujours de façon proportionnée", a poursuivi le ministre.

Alors que le gouvernement ne donne aucun chiffre global des manifestants blessés par LBD, le collectif militant "Désarmons-les" et le journaliste indépendant David Dufresne ont recensé près d'une centaine de blessés graves, en grande majorité par des tirs de LBD, dont une quinzaine qui ont perdu un œil, depuis le début de la contestation des "gilets jaunes" en novembre dernier.

Malgré la polémique, le ministère de l'Intérieur a lancé le 23 décembre un appel d'offres pour l'acquisition de 1.280 nouveaux LBD.

"Il peut arriver que des armes de défense comme le LBD soient mal utilisées", a concédé le ministre, et "dans ce cas nous faisons des enquêtes". Pour utiliser un LBD, les forces de l'ordre doivent avoir "un agrément", être "formées" et respecter des "règles strictes" qui leur ont été rappelées récemment, a-t-il dit.

Depuis le début du conflit il y a eu 81 saisines judiciaires de l'IGPN", la "police des polices", pour "des atteintes diverses qui vont de l'insulte à la blessure grave", a-t-il précisé en affirmant vouloir que "la transparence soit faite systématiquement".

Interrogé sur le 10e samedi de manifestation des "gilets jaunes" attendu samedi, M. Castaner a annoncé que le gouvernement allait "de nouveau mettre beaucoup de forces de l'ordre dans la rue".

À lire aussi

Sélectionné pour vous