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Chasse au sanglier: la justice refuse de suspendre un arrêté prefectoral contesté

La justice a rejeté mercredi la requête en référé de plusieurs associations qui réclamaient la suspension d'un arrêté préfectoral autorisant une ouverture anticipée de la chasse en Isère pour réguler le nombre de sangliers.

Dans son ordonnance, que l'AFP a pu consulter, le tribunal administratif de Grenoble a considéré que la requête de la dizaine de particuliers et d'associations de défense de la nature et des animaux - dont l'ASPAS, la FRAPNA ou Mountain Wilderness France - ne se justifiait par aucune "condition d'urgence".

Le 16 juillet, les requérants avaient déposé un recours pour réclamer la suspension de cet arrêté qui avançait au 1er juillet le coup d'envoi de la chasse, dont celle du sanglier et de plusieurs autres espèces de grands gibiers.

En Isère, comme dans d'autres départements, le sanglier - en surpopulation - a causé ces derniers mois de nombreux dégâts dans les parcelles agricoles, créant des tensions entre les agriculteurs et les chasseurs.

Mardi, à la barre, les requérants ont dénoncé par la voix de leur avocat ce qu'ils considèrent comme une mesure disproportionnée, compte tenu des maigres "effets escomptés" que l'arrêté aura sur la régulation du nombre de bêtes.

"On ne prélèvera jamais assez de sangliers par la chasse, surtout alors que le nombre de chasseurs ne cesse de baisser", et que ces derniers n'étaient pas demandeurs, a argumenté l'avocat des requérants Me Yannis Lantheaum, pointant un manque de "mesures alternatives".

Les associations estiment en outre qu'en prenant cet arrêté qui élargit à l'été la pratique de cette chasse "dangereuse", la préfecture de l'Isère a effectué "un bon arrière" en matière de sécurité dans une période très touristique.

De son côté, la préfecture de l'Isère a souligné qu'il n'y avait "aucune urgence" à "stopper" cet arrêté, ce dernier ayant déjà été appliqué aux deux tiers "sans incidence sur la sécurité en juillet".

"L'arrêté ne préjudicie pas de façon suffisamment grave à l'intérêt public et à celui des requérants car ses effets sont limités", a précisé Olivier Ladreyt, directeur départemental des territoires à la préfecture de l'Isère.

"Il s'agit d'une réponse à un problème ponctuel qui vise surtout les zones agricoles", a-t-il ajouté.

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