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Chef de file des éleveurs anti-ours: "Les faire partir vers l'Espagne"

L'éleveur béarnais, chef de file de la fronde contre la réintroduction d'ourses dans les Pyrénées, s'est dit pas surpris que les ourses relâchées jeudi et vendredi attendent des petits, et a indiqué qu'une stratégie des éleveurs serait de repousser les plantigrades vers l'Espagne voisine.

"Les gens sont très en colère et déçus que ce soit fait, et surtout de la méthode employée", a déclaré à l'AFP Olivier Maurin, éleveur de brebis et porcs en vallée d'Aspe, et président de l'Association pyrénéenne pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (Addip).

Il s'est tout de même dit fier de la solidarité et du combat mené ces derniers par les éleveurs: "Je crois qu'on ne pouvait pas faire plus. En face de nous, c'est l'État. C'est pas 400 bergers qui vont gagner."

Une seconde ourse a été lâchée vendredi dans les Pyrénées-Atlantiques, après une première jeudi, afin de sauvegarder l'espèce menacée d'extinction en France, malgré l'opposition d'éleveurs locaux dont certains ont menacé de prendre les armes contre les plantigrades.

"On a perdu une bataille mais pas la guerre. On va s'organiser dans les prochains jours", a ajouté M. Maurin. "Il est certain qu'on va essayer de les (les ourses) faire partir vers l'Espagne, si elles n'y sont pas déjà parce que les ourses, une fois introduites, peuvent marcher des centaines de kilomètres".

Jeudi, après le premier lâcher, l'éleveur Julien Lassalle, frère du député Jean Lassalle, et comme lui farouche opposant de l'ours, avait ainsi formulé l'objectif des "anti": "Maintenant, l'ours, on veut l'enlever par tous les moyens. Les armes, c'est le dernier moyen".

Réagissant à l'annonce que Claverina et Sorita, les deux ourses relâchées, sont gravides et attendent des petits, Olivier Maurin a assuré que les éleveurs "s'y attendaient. C'est bien pour ça qu'ils les ont lâchées maintenant."

Réagissant au double lâcher, le président MoDem du département Jean-Jacques Lasserre a déploré "l’incompréhension, le sentiment d’abandon profonds" chez les élus locaux, qui "n'ont même pas été informés de cette réintroduction". "L’Etat a agi à la hussarde. Tout ceci n’est qu’un écran de fumée, alors qu’en matière d’environnement, nous le savons tous, les priorités sont ailleurs".

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