Accueil Actu

China Tower peine à prendre de la hauteur pour ses débuts en Bourse

Le groupe public chinois China Tower a débuté timidement mercredi à Hong Kong, au premier jour d'une cotation qui signe toutefois la plus grosse entrée en Bourse au monde depuis 2016.

L'action du premier opérateur au monde de tours de télécommunications se négociait en milieu de journée à 1,28 dollar hongkongais (0,14 euro), légèrement au-dessus de son prix d'introduction (1,26 HKD).

Le groupe public avait levé 6,9 milliards de dollars, soit 5,9 milliards d'euros, lors de son introduction en Bourse (IPO) à Hong Kong, un montant correspondant à ses attentes les plus basses.

L'entreprise chinoise avait émis 43,1 milliards de titres à un prix en effet fixé à 1,26 HKD, soit le bas de la fourchette prévue le mois dernier par China Tower (1,26-1,58 HKD).

Bien que les entrées en Bourse à Hong Kong aient fait les gros titres ces dernières années, il semble que la confiance des investisseurs soit cette fois entamée par les tensions commerciales sino-américaines et leurs répercussions sur les marchés mondiaux.

China Tower est le deuxième groupe chinois à devoir se contenter du bas de la fourchette dans le cadre d'une entrée en Bourse.

Le spécialiste chinois des smartphones Xiaomi avait également dû revoir ses ambitions à la baisse et a connu il y a quelques semaines des débuts difficiles lors de sa première cotation à Hong Kong, sur fond de doutes sur ses ambitions et de guerre commerciale entre Pékin et Washington.

- Déploiement de la 5G -

China Tower réalise cependant la plus grosse entrée en Bourse depuis Postal Savings Bank of China et ses 7,6 milliards de dollars (6,5 milliards d'euros au taux de change actuel) levés en 2016, selon des données compilées par Bloomberg.

A en croire certains analystes, les investisseurs considèrent China Tower comme une valeur sûre sur le marché de la téléphonie mobile parce que le groupe est soutenu par les autorités. Mais d'autres jugent au contraire que le manque de concurrence risque d'entamer sa croissance.

Jackson Wong, de Huarong International Securities, a jugé que le prix de l'action, très proche de celui de son introduction, était "raisonnable" compte tenu des conditions de marchés.

En tant qu'actif stratégique, China Tower devrait bénéficier d'une politique chinoise favorable, npotamment dans le contexte du développement de la 5G, ce qui sera profitable pour les actionnaires, a déclaré M. Wong.

Bien que cette valeur relève de "l'ancienne économie" et ne soit "pas vraiment sexy", a-t-il dit, l'entreprise a "un modèle d'activité assez simple et la Chine tente de promouvoir la 5G, ce qui fait que des dividendes devraient tomber", a-t-il dit.

Selon une étude du cabinet Analysys Mason, publiée en avril, la Chine est le pays le plus avancé dans le déploiement de la 5G, poussé par une forte volonté gouvernementale et par ses géants technologiques.

Le gouvernement chinois compte sur la 5G pour passer à l'étape suivante de développement de son économie, dans les domaines de la voiture autonome, la ville intelligente et plus largement pour accélérer dans l'économie numérique.

Le pays prévoit un lancement de la 5G pour la fin de l'année, pour une commercialisation début 2019. Si rien n'a officiellement pour le moment filtré, le géant Huawei devrait pouvoir proposer un premier mobile haut de gamme compatible 5G à la même période.

Mais les géants chinois devraient avoir un accès limité au marché américain en raison d'inquiétudes sur la sécurité des données.

China Tower est né de la fusion en 2014 des activités tours de télécommunications des groupes publics China Mobile, China Unicom et China Telecom.

"Aujourd'hui est un nouveau jalon", s'est félicité le directeur général de China Tower, Tong Jilu, en relevant que son groupe venait de fêter ses quatre ans.

Hong Kong, qui avait été snobé par Alibaba en 2014, cherche toujours à s'imposer comme une des principales places au monde pour les introductions boursières.

À lire aussi

Sélectionné pour vous