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Coca-Cola s'offre les cafés Costa pour 3,9 milliards de livres

Le géant américain des boissons Coca-Cola se lance sur le marché mondial de la vente de café en déboursant 3,9 milliards de livres pour s'offrir la chaîne britannique Costa.

Costa, qui rivalise avec Starbucks ou McCafe de McDonald's, va tomber dans l'escarcelle de Coca-Cola après un accord trouvé avec son propriétaire, le groupe britannique d'hôtellerie et restauration Whitbread, a annoncé vendredi ce dernier.

Coca-Cola cherche à se diversifier davantage encore alors qu'il a subi ces dernières années des changements d'habitude de consommation défavorables aux boissons sucrées avec notamment le combat de nombre de gouvernements contre l'obésité.

Son grand concurrent Pepsico a lui choisi de miser sur les boissons plus écologiques avec le rachat récent du groupe israélien Sodastream.

"Coca-Cola prend un chemin légèrement différent sur un marché du café extrêmement concurrentiel", prévient Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

La vente de Costa doit encore obtenir notamment le feu vert des autorités de la concurrence dans l'UE et en Chine, et devrait être bouclée au cours du premier semestre 2019.

Whitbread avait annoncé fin avril un projet de scission en deux entités distinctes, avec d'un côté ses hôtels bon marché Premier Inn et de l'autre les cafés Costa, présentés comme la première chaîne de cafés au Royaume-Uni et que le groupe a finalement décidé de vendre.

Le groupe britannique explique que cette cession à Coca-Cola est bien plus intéressante financièrement que la scission qui était prévue. La presse évoquait dans ce dernier cas une possible valorisation de 3 milliards de livres pour Costa.

- La Bourse applaudit -

Le marché ne s'y trompait pas et l'action de Whitbread s'envolait de 16,31% à 4.675,80 pence vers 10H00 GMT à la Bourse de Londres.

Whitbread précise que son conseil d'administration s'est rangé unanimement derrière cette transaction dont une grande partie du produit sera reversée aux actionnaires.

L'argent récolté permettra en outre au groupe britannique de réduire sa dette, d'abonder son fonds de retraite et de financer le développement de Premier Inn au Royaume-Uni et en Allemagne.

Whitbread avait acquis en 1995 Costa auprès de deux frères, Bruno et Sergio Costa, qui avaient fondé l'enseigne à Londres en 1971. Le groupe britannique avait alors déboursé 19 millions de livres pour cette chaîne, qui ne possédait alors que 39 magasins.

Elle s'est depuis largement développée au Royaume-Uni et à l'étranger. Elle totalise désormais 2.400 points de vente britanniques et 1.400 magasins à l'international. La marque gère en outre 8.000 machines à café Costa Express, disponibles notamment dans les supermarchés et les stations-services, dans huit pays.

Son chiffre d'affaires a atteint 1,29 milliard de livres au cours de l'exercice 2017-2018, pour un bénéfice opérationnel de 123 millions de livres. Les ventes du groupe sont toutefois désormais moins dynamiques au Royaume-Uni compte tenu d'une forte concurrence.

- Marché en plein essor -

"Vous pouvez trouver Costa absolument partout dans des distributeurs automatiques, des hôtels, des restaurants, des pubs, des cafés, partout où vous trouvez du Coca", explique Alison Brittain, directrice générale du groupe, interrogée sur la radio BBC 4.

Coca-Cola comble de son côté un manque dans son large éventail d'activités dans les boissons en mettant la main sur une marque internationale de cafés.

"Les boissons chaudes représentent l'un des rares domaines du secteur où Coca-Cola ne possède pas de marque mondiale. Costa nous donne accès à ce marché", explique James Quincey, PDG du groupe américain.

Outre la célèbre boisson du même nom, le groupe d'Atlanta commercialise les eaux Dasani, les boissons énergisantes Powerade, les thés froids Nestea ainsi que toute une gamme d'autres sodas comme Fanta et Sprite.

La société a expliqué dans un communiqué distinct vouloir poursuivre le développement à l'international de la marque Costa.

"Il semble que pour Coca-Cola il s'agisse du moyen idéal pour se faire une place sur ce marché en plein essor qu'il avait peut-être raté jusqu'à présent", note Neil Wilson, analyste chez Market.com.

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