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Comment éviter le dumping de la Chine?

La Chine pourrait bientôt devenir un économie de marché au sein de l'Organisation Mondiale du Commerce. Et, de ce fait, pratiquer un dumping au niveau de l'Europe et ainsi créer des pertes d'emploi que l'on estime entre 1,5 et 3 millions. Mais comment éviter que cela n'arrive?

Ce jeudi matin, dans sa chronique BEL RTL Eco Bruno Wattenbergh est allé faire une tour du côté de la Chine pour savoir si ce pays est une économie de marché.


Le Conseil Européen va tenter aujourd’hui de répondre à une question importante : la Chine est-elle une économie de marché ? Mais en quoi est-ce que la réponse pourrait nous concerner nous les Belges ?


Le commerce international a son gendarme des marchés, c’est l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce, créée en 1995 par la majeure partie des puissances commerciales du monde. Ces pays ont signé des traités pour encadrer les échanges et les pratiques protectionnistes. La Chine a rejoint l’OMC en 2001, mais avec un statut d’économie non marchande. C'est à dire, une économie dont les prix sont sensiblement influencés par les aides d’état, qui donc pratique une sorte de dumping et dont les produits peuvent donc être frappés de taxes d’importation. Ce statut d’économie non marchande prenait fin en décembre 2016.


Et la Chine est donc devenue une économie de marché ?

Politiquement, pas pour tout le monde. Pour certains, ce statut est automatique. Pour d’autres, comme les Etats-Unis ou l’Europe, la Chine ne remplit pas toutes les conditions pour être une économie de marché.

Economiquement, tout le monde est d’accord pour dire que l’état chinois contrôle et subventionne ses entreprises, fixe les prix sur son marché, freine la concurrence étrangère sur son sol, intervient résolument sur les marchés financiers et manipule son taux de change. Bref, tout sauf une économie de marché.

En conclusion, ce nouveau statut impose à l’Europe de changer ses règles sous peine d’être condamné par l’OMC. L’Europe va donc consolider sa législation antidumping et antisubventions, avec la Chine en ligne de mire, mais sans la désigner spécifiquement. Avec cette méthode, la Commission européenne espère arriver au même niveau de droits de douane antidumping qu’aujourd’hui.


Dumping, on entend beaucoup ce mot-là pour l’instant...

Une entreprise d’un pays A est accusée de dumping lorsqu’elle vend un produit dans un pays B à un prix inférieur à celui qu’elle pratique sur son marché.


Ce qui veut clairement dire que si l’on ne fait rien, notre économie et nos emplois pourraient en pâtir ?

Selon plusieurs études, ne rien faire provoquerait une augmentation des importations chinoises de 21%, avec, comme conséquence, des pertes d’emplois que l’on estime au niveau européen entre 1,5 et 3 millions d’emplois. Chez nous, les secteurs du verre, des matériaux composites, des appareillages électroniques seraient durement impactés.

Et le secteur emblématique dans ce dossier, c’est l’acier. A l’époque de sa fantastique croissance, la Chine a massivement investi dans la sidérurgie. Mais aujourd’hui, avec une surcapacité d’environ 200 millions de tonnes, elle exporte plus de 100 millions de tonnes à des prix qu’elle peut se permettre de casser.

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