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Coupe d'Europe de rugby: Finn Russell, l'indéboulonnable

Il est atypique. Un peu comme son club, avec sa pelouse synthétique, sa cave à vin sous le centre d'entraînement et son stade qui se transforme en boîte de nuit après les matches: l'Ecossais Finn Russell est chez lui au Racing 92.

"Dès que je suis arrivé (en 2018, NDLR), je me suis senti chez moi. C'est un super club, je n'ai pas eu de mal à trouver mes marques", a ainsi confié le joueur de 27 ans à l'AFP.

"Depuis quelques temps, je m'impose plus sur le terrain et je parle plus durant la semaine", a ajouté l'Ecossais.

Depuis son retour du Japon, après une Coupe du monde décevante, Russell est en effet incontournable chez les Ciel et Blanc: dix matches (huit victoires, une défaite, un nul), toutes compétitions confondues, trois essais mais, surtout, une influence sur le jeu grandissante.

Face à Brive (44-20), en fin d'année, l'inconstant maître à jouer a ainsi montré son meilleur visage avec un essai, une passe décisive acrobatique pour Louis Dupichot avant de gérer le reste de la rencontre, étalant toute sa science du jeu au pied.

C'est d'ailleurs un de ces coups de pied magiques dont il a le secret qui a débouché, quelques semaines plus tard, sur l'essai incroyable du bout des doigts de Teddy Thomas face au Munster (39-22), en Coupe d'Europe. Et tant pis si sa diagonale était loin d'être parfaite.

"Je savais qu'il y avait un peu d'espace. Elle n'était sans doute pas aussi propre qu'elle aurait dû l'être. Evidemment, j'aurais préféré qu'elle soit un peu plus courte et un peu plus large pour que Teddy la rattrape dans le terrain. Mais, au final, elle a atterri à l'un des seuls endroits où (les Munstermen) ne pouvaient pas l'attraper", a-t-il souri auprès de l'AFP.

- Eternel sourire -

Car il est comme ça, Russell. Sur le terrain, comme en dehors, l'Ecossais est détendu. Il est rare de ne pas le voir sourire. Même en plein hymne national, ce qui lui a valu des critiques de Clive Woodward, le sélectionneur des anglais champions du monde.

"Pour moi, le rugby est un amusement. Je vais essayer des trucs, parfois, mais je sais rester calme et garder la tête froide", admet-il. "Et puis c'est facile pour moi, ici, avec des joueurs de cette qualité autour de moi."

Autour de lui, justement, Teddy Iribaren et Maxime Machenaud se disputent la place de N.9. Russell, lui, a déjà écarté la concurrence. Les internationaux François Trinh-Duc ou Ben Volavola, voire le jeune Antoine Gibert, doivent se contenter des miettes qu'il leur laisse.

Pas mal pour quelqu'un qui a quitté l'école à 16 ans pour devenir apprenti maçon. Mais Russell ne veut pas s'enflammer: "Ca marche plutôt bien: on pratique un beau rugby donc j'imagine que ça ne sert à rien de changer les choses si on joue bien et qu'on a des résultats", a expliqué l'ancien des Glasgow Warriors.

"Pour moi, c'est génial parce ça veut dire que j'engrange les matches, on se comprend mieux avec les autres joueurs, on comprend comment on veut jouer", a-t-il ajouté.

Dans le rugby moderne, fait de monstres physiques, son profil (1,83 m pour 85 kg) jure un peu. Sa gestuelle fait la différence, autant que sa personnalité. Unique, incomparable, imprévisible. Le Racing, qui veut le conserver à la fin de son contrat dans un an, ne s'en plaindra pas.

Et les Saracens, le prochain adversaire des Franciliens (dimanche à 14h00), feraient mieux de se méfier.

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