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Manifestation à Marseille contre la fermeture prolongée des commerces non essentiels

Restaurateurs, cafetiers ou encore gérants de discothèques ont manifesté jeudi à Marseille contre le maintien de la fermeture de leurs établissements décidée par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus, déplorant d'être traités comme des "pestiférés", a constaté l'AFP.

A l'appel de l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie (Umih), 3.500 personnes selon la Préfecture de police, 7.000 à 8.000 selon les organisateurs, se sont rassemblées devant la mairie de Marseille, sur le Vieux Port.

Qu'ils soient restaurateurs, propriétaires de discothèques et même gérants des salles de sports, les manifestants venus de tout le sud de la France, des Alpes-Maritimes aux Pyrénées orientales et jusqu'aux Hautes-Alpes, ont parcouru les rues de la ville afin de demander la réouverture "dès maintenant" de leurs commerces.

"Liberté, Liberté, laissez nous travailler": derrière ce slogan longuement repris par les manifestants, le cortège s'est dirigé vers la Préfecture, où la manifestation a été rejointe par de nombreux élus, de tous bords, dont la présidente LR de la métropole Aix-Marseille-Provence et du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, ou plusieurs adjoints de la nouvelle mairie de gauche de Marseille.

Les restaurants, mais pas les bars et discothèques, pourront rouvrir à partir du 20 janvier à la condition expresse que "la période des fêtes de fin d'année ne (se soit) pas traduite par un rebond de l'épidémie", a détaillé jeudi le Premier ministre Jean Castex tandis que les autres commerces pourront rouvrir sous conditions dès ce samedi.

"Nous voulons rouvrir coûte que coûte. Nous voulons travailler et ne pas être sous perfusion", a insisté Bernard Marty, président de l'Umih des Bouches-du-Rhône.

"Nous ne voulons pas être des pestiférés et la variable d'ajustement du gouvernement. Nous voulons que ce gouvernement d'autistes nous écoute", a-t-il fustigé.

Magali Carlino, qui tient un bar familial à Gardanne, près d'Aix-en-Provence, a dû se résoudre à licencier son unique employé lors du premier confinement au printemps et dit ne pas pouvoir s'en sortir. "Les 1.500 euros par mois touchés lors du premier confinement ne suffisent pas, avec mes 5.000 euros de frais fixes. Je puise dans la trésorerie, mais pour ce deuxième confinement je n'ai encore touché aucune aide", déplore la quinquagénaire.

"Pour les plus grandes structures comme nous, c'est moins difficile car on peut bénéficier du chômage partiel, mais nous sommes surtout là par solidarité avec les petits établissements, qui ne peuvent pas s'en sortir avec 1.500 euros par mois", a témoigné Jacques Pourcel, propriétaire de trois restaurants à Montpellier (Hérault), dont un étoilé.

Alors qu'une délégation de l'UMIH de Haute-Corse était présente à Marseille, près de 300 restaurateurs et cafetiers, vêtus de noir, se sont aussi réunis jeudi après-midi sur la place principale de Bastia, "pour la survie des emplois, contre la mort des entreprises".

Sur les deux cercueils portés par les manifestants, au son d'une marche funèbre, verres, assiettes et couverts avaient été installés pour symboliser les restaurateurs, particulièrement impactés.

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