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Covid-19: les stations de ski restent fermées, les étudiants mobilisés

Ni restrictions supplémentaires, ni allégements: la France choisit le statu quo des mesures déjà en place pour freiner l'épidémie de Covid-19, au grand dam des stations de ski, qui ne rouvriront pas le 1er février, ou des étudiants, qui protestent contre leurs conditions de vie.

Mercredi, le secrétaire d'Etat au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, a annoncé que les remontées mécaniques des stations de ski "ne rouvriraient pas le 1er février" et que le secteur s'orientait vers "une saison blanche".

"Une réouverture mi ou fin février paraît hautement improbable", a poursuivi M. Lemoyne, après avoir réuni les acteurs de la montagne, dont le secteur représente entre 250.000 et 400.000 emplois directs et indirects.

L'annonce intervient après un Conseil de défense sanitaire réuni autour d'Emmanuel Macron dans la matinée.

Le Premier ministre Jean Castex devrait recevoir la profession dans les jours qui viennent pour annoncer de nouvelles aides.

Le Covid-19 a déjà pesé avec un déficit de l'État – hors périmètre des collectivités locales et de la sécurité sociale – qui a presque doublé en 2020, passant de près de 93 milliards à 178,2 milliards d'euros.

Alors que le 20 janvier devait initialement marquer la date de réouverture des bars et des restaurants, selon le plan de déconfinement progressif présenté fin novembre par Emmanuel Macron, les gérants de débits de boisson n'espèrent désormais pas accueillir de clients avant longtemps, pas plus que de visiteurs pour les lieux culturels.

Car la situation sanitaire est loin de s'améliorer, même si la France n'atteint pas le niveau dramatique du Royaume-Uni, où un record quotidien de 1.820 morts a été enregistré mercredi.

Mercredi, le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés dans les services de réanimation a grimpé à 2.842, au plus haut depuis le 15 décembre. Sur les sept derniers jours, plus de 10.600 nouvelles hospitalisations ont été enregistrées, un indicateur qui progresse également.

Le niveau des décès à l'hôpital reste stable, à 316 morts mercredi, soit un bilan total de 71.652 morts depuis le début de l'épidémie (hôpital et Ehpad confondus). Le nombre de cas approche trois millions, à 2,965 millions.

"Nous avons un plateau qui est globalement ascendant, il n'y a pas à ce stade de hausse exponentielle de l'épidémie dans notre pays, comme celle que l'on constate chez nos voisins, mais évidemment, il y a une vigilance absolue", a expliqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Si "la situation continue de se dégrader, évidemment nous prendrons les mesures nécessaires pour protéger les Français face à ça".

La cheffe de service des maladies infectieuses à l'hôpital parisien Saint-Antoine, Karine Lacombe, a pour sa part affirmé sur BFMTV s'attendre "à ce que le mois de mars soit très dur" avec la propagation attendue du variant britannique.

La question des contrôles sanitaires aux frontières intra-européennes doit en outre être abordée jeudi lors d'un Conseil européen. "La France (y) est favorable", a soutenu le porte-parole du gouvernement.

- "Trop plein d'isolement" -

Dans ce contexte de crise qui n'en finit pas, des centaines d'étudiants, privés de cours en amphi depuis plus de deux mois, sont descendus dans la rue mercredi à travers la France pour dénoncer les effets dévastateurs de la crise sanitaire sur leur existence quotidienne.

"Ça m'a fait réagir de voir des étudiants qui avaient envie de se suicider. Pour la première fois de ma vie, j'ai moi-même pensé à ma propre mort il y a quelques semaines", témoigne à l'AFP Titouan, en deuxième année de philosophie à la Sorbonne, évoquant un "trop plein d'isolement" et "une perte de sens".

Emmanuel Macron, qui se rend jeudi à l'université de Paris-Saclay, pourrait annoncer de nouvelles mesures d'accompagnement, selon une source gouvernementale.

Jean Castex a pour sa part reconnu au Sénat que le gouvernement avait "le devoir d'accompagner ces situations parfois difficiles" et qu'il l'avait "fait sur le plan pécuniaire, de l'emploi, de l'accompagnement psychologique".

Seul espoir de sortir de la crise, la vaccination de la population s'est accélérée mercredi, au troisième jour de la campagne "grand public", réservée pour l'instant aux plus de 75 ans dans les centaines de centres montés à la hâte dans le pays. Mais sur le terrain, les élus locaux se plaignent de devoir composer avec des rations de doses comptées au plus près.

Plusieurs centres de vaccination du Bas-Rhin ont vu leur date d'ouverture repoussée d'une semaine, selon l'Agence régionale de Santé (ARS) du Grand Est, qui a aussi évoqué des fermetures temporaires dans la Marne et la Haute-Marne, et des reports de rendez-vous.

Mercredi soir, la Direction générale de la Santé a fait état d'un bilan de près de 693.000 doses de vaccin déjà injectées sur près de 2 millions disponibles. Quelque 160.000 piqûres sont attendues cette semaine dans les maisons de retraites et 330.000 vaccinations hors Ehpad.

Rare bonne nouvelle: le vaccin de BioNTech/Pfizer semble efficace contre le variant anglais, selon les résultats de deux études préliminaires mises en ligne mercredi.

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