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Covid-19: tout ce qu'il faut savoir sur les masques FFP2

Alors que le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande d'éviter certains masques en tissu, pas assez filtrants, certains pays européens vont encore plus loin, en rendant obligatoire le port du masque FFP2 dans les magasins et les transports.

A quoi servent ces masques ? Qui les fabrique et comment ? Y a-t-il un risque de pénurie ? Voici ce qu'il faut savoir sur le marché des protections FFP2:

- Le FFP2, pour qui, pour quoi ? -

En forme de bec de canard, les masques FFP2 sont habituellement, depuis le début de la crise sanitaire, réservés aux soignants car plus protecteurs. Leur système de filtrage permet de bloquer 94% des aérosols, les particules les plus fines (autour de 0,6 micromètre).

Leur objectif: protéger les personnes qui le portent dans des situations particulièrement à risques. Pour cela, ils épousent la forme du visage et ne baillent pas, contrairement aux autres masques.

Certains spécialistes font valoir que ces masques quasi-hermétiques sont plus contraignants à porter car il faut faire davantage d'efforts pour respirer. Autre obstacle: ils coûtent plus cher.

Les autorités sanitaires veulent inciter les Français à porter des masques plus filtrants en raison de l'apparition de nouveaux variants plus contagieux que le coronavirus classique, détectés d'abord en Angleterre ou en Afrique du Sud.

- Une demande en hausse -

"Depuis les nouvelles recommandations" du gouvernement français de ne plus porter de masques artisanaux en tissu, "je passe mes journées au téléphone avec les fournisseurs pour sécuriser mes approvisionnements, c'est très tendu, la demande explose", indique à l'AFP un pharmacien du nord de Paris.

"Là je suis content car je peux proposer à la vente des paquets de 20 masques FFP2 pour 24,90 euros, c'est moins cher qu'avant", se réjouit-il.

L'entreprise Paul Boyé Technologies, implantée près de Toulouse, a elle observé que la demande pour ses masques FFP2 "a été multipliée par 6 la semaine dernière", avec une "ouverture progressive au grand public" concernant sa clientèle.

Même constat pour la Coop des Masques, dont les ventes ont augmenté d'environ 30% sur un mois, à destination des revendeurs, explique à l'AFP son directeur général Patrick Guilleminot.

Plus globalement, ce dernier a observé une "hausse des interrogations" sur le prix et les capacités de production des protections FFP2. "Les gens se questionnent, y compris les grandes administrations", souligne-t-il.

- Une production "Made in France" qui s'adapte -

La Coop des Masques, entreprise bretonne, a lancé la production de masques médicaux en décembre dernier. Avec une ligne de production pour les FFP2 et 21 salariés, elle se dit prête à faire face à une hausse de la production. "On peut augmenter la vitesse de nos machines et le nombre d'équipes", fait valoir M. Guilleminot.

Paul Boyé Technologies assure pour sa part parvenir à répondre à la demande, et avoir "encore la capacité de revenir à un fonctionnement en 3x8 (soit trois roulements de huit heures de travail), contre 2x8 actuellement". Implanté près de Toulouse, le groupe indique fabriquer "600.000 masques par jour", à partir de matières premières en provenance de fournisseurs français.

Face à une demande qui monte en puissance, la production en France de ces masques semble se dérouler sans accroc particulier. "On n'a pas de remontées de difficultés" de la part des entreprises, assure à l'AFP un porte-parole du ministère chargé de l'Industrie.

"C'est une situation qu'on suit, avec la Direction générale des entreprises à Bercy. Nous sommes en contact régulier avec les entreprises pour s'assurer que les choses tournent bien", fait-il savoir.

Selon lui, la production française de masques est passée de 3,5 millions par semaine en janvier 2020, à 100 millions, un an après.

"Environ un quart de cette production concerne les masques FFP2", précise-t-il, tandis qu'une "bonne vingtaine d'acteurs" se partagent aujourd'hui le marché français, contre quatre en mars de l'année passée.

Aucune donnée n'était disponible sur la part de la production étrangère sur le marché français.

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