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Dax: un joyau art-déco pour relancer le thermalisme

Après cinq ans de fermeture, le Splendid, somptueux hôtel des Années folles, est inauguré jeudi à Dax, symbole des efforts de la ville landaise pour redorer son titre de premier pôle thermal français et tourner la page de plusieurs années difficiles.

Jeux de lumière, chanteuse d'opéra, danseuses, magiciens et DJ: le programme est à la hauteur des investissements dans un secteur thermal qui emploie quelque 730 personnes dans le Grand Dax et génère 6.000 emplois induits, chaque curiste rapportant en moyenne 2.369 euros, selon le Comité départemental du tourisme.

Pourtant, Dax a traversé plusieurs années sombres après avoir fait fortune grâce à son eau naturelle à 60°C et sa boue naturelle aux vertus curatives en rhumatologie et problèmes veineux. Ses deux navires amiraux, le Splendid et les Thermes Jean Nouvel, avaient même fini par fermer en 2013, après des décennies de mauvaise gestion municipale par la Compagnie thermale de Dax.

La ville s'est alors fait ravir en 2014 sa place de leader par la station de Balaruc-les-Bains, dans l'Hérault, qui a accueilli l'an dernier 53.835 patients assurés sociaux, contre 47.356 à sa rivale landaise, selon les données du Conseil national des établissements thermaux (CNETh). L'agglomération dacquoise dans son ensemble, en incluant Saint-Paul-lès-Dax (14.130 curistes), reste malgré tout la première destination thermale française.

Pour enrayer ce déclin, paradoxal dans un secteur à la hausse au niveau national, Dax a choisi d'investir.

"On a fait un choix politique : que la relance passe par un investissement fort", avec notamment trois millions d'euros débloqués par la ville et l'agglomération sur les 16,5 M EUR qu'a coûté la rénovation du Splendid, explique à l'AFP la maire PS Elisabeth Bonjean, alors que le joyau art-déco, resté propriété de la ville, est désormais exploité par le groupe Vacances Bleues.

Caisse des dépôts, département et région ont aussi mis la main au portefeuille.

- Utrillo et Hemingway -

Aujourd'hui, Dax joue la carte de ses quinze établissements privés à taille humaine avec boue appliquée à la main face à un Balaruc qui mise au contraire sur un seul complexe en bord d'étang avec lits à diffusion automatique de boue.

Résultat, la fréquentation est à nouveau en très légère hausse depuis deux ans et le chiffre d'affaires du thermalisme sur le Grand Dax atteignait l'an dernier 58 millions d'euros.

Restauré pendant près de deux ans en lien avec les Bâtiments de France, le Splendid, immense paquebot de 16.000 m2, a vu mourir dans ses murs le peintre de Montmartre Maurice Utrillo et disserter dans son fumoir Ernest Hemingway. Aujourd'hui, il ne dispose plus de thermes à proprement parler mais d'un spa de luxe avec bassins d'eaux chaudes thermales et "flotarium", effet Mer Morte sous voûtes en pierre.

Sur les bords du fleuve Adour, l'hôtel quatre étoiles aux 146 chambres "va sans doute ramener sur Dax une clientèle de curistes qui avaient un peu déserté la station, grâce à son positionnement haut de gamme", estime Alexandre Mouroux, son directeur.

L'hôtel-restaurant joue désormais, côté cures, la complémentarité avec l'établissement voisin Les Thermes Jean Nouvel, lui aussi rouvert dès l'an passé par la famille Bérot.

La chaîne hôtelière Vacances Bleues (Royal à Nice, Provinces Opéra à Paris, Villa Caroline à La Baule...) développe aussi une offre de séminaires pour entreprises au Splendid ainsi que des séjours pour groupes loisirs.

Car au-delà du thermalisme médicalisé, la ville, désormais à 3h20 de Paris en TGV, a l'ambition de "diversifier son développement économique, avec du tourisme d'affaires et du tourisme bien-être", souligne la maire de Dax, également déléguée au thermalisme au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.

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